« Monsieur le Président, Alerte sur la délivrance brutale et invasive d’impôt dans les ménages : Une réduction fiscale d’au moins 50% pourrait atténuer le choc » (Par Aly Khoudia Diaw)
« Monsieur le Président, Alerte sur la délivrance brutale et invasive d’impôt dans les ménages : Une réduction fiscale d’au moins 50% pourrait atténuer le choc »
Après les entreprises (surtout la presse qui a fait beaucoup de bruit), le recensement de toutes les concessions entamé entre 2021 et 2023 dans le cadre du plan « yaatal » et « sama keyetu Keur » par l’ancien régime, (on pourrait traduire par élargissement) de l’assiette fiscale s’entend bien sûr, a permis de situer , de fixer une grande partie de l’immobilier à Dakar et de les imposer. Dans les fiches reçues, on en retrouve essentiellement deux types : la taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères (Tom) et la taxe sur le foncier, parfois la résidence principale. D’autres citoyens seront certainement imposés dans le cadre du foncier bati ou non bati sous forme de contribution globale foncière (CGF) ou l’impôt sur le revenu (IR).
Mais monsieur le président, j’alerte et attire votre très haute attention sur la brutalité (voulue) et d’une ampleur invasive que cette imposition est en train de créer dans les ménages et les personnes physiques. Dans les centres de services fiscaux, c’est la ruée et la recherche d’information, tandis que dans les trésors publics, c’est la demande de moratoire. Mais monsieur le président, il faut intervenir. Le contexte n’est pas favorable pour imposer des pères de famille retraités, des bailleurs qui sont tout le temps au tribunal pour expulser des locataires, des personnes physiques qui sont simplement hébergées, des résidences principales qui ne voient aucune utilité de leurs collectivités territoriales et à qui il faut verser la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Le problème, Monsieur le Président, c’est que les montants varient entre 300.000 et 1.500.000 F. Or, comme vous le savez, Monsieur le Président, les collègues des impôts et domaines parlent « d’émission spéciale », donc il faut des mesures spéciales. Il faut au moins parler à vos services pour cette première année, d’avoir une réduction spéciale de 50% au moins.
Parce que Monsieur le Président, ce plan « yaatal » est une aubaine. L’assiette fiscale imposable s’est extrêmement élargie de nouveaux contribuables et au-delà car la plus part des personnes que j’ai rencontrées et guidées n’ont jamais fait de déclaration d’impôt. Elles ont été enrôlées par le recensement de 2022 si je ne m’abuse. Mais c’est déjà un grand pas vers la formalisation. Il faut leur permettre d’entrer dans le circuit. Or en toute sincérité, toutes celles que j’ai rencontrées adhèrent à cet élan patriotique et veulent qu’on les guide lentement, mais surement vers la réglementation. Dans les centres fiscaux, les principales requêtes sont les demandes de dégrèvement, la rectification des montants mentionnés, la demande de fiche pour la déclaration 2025, les attestations d’hébergement, les vacances de loyers, etc., tandis que dans les trésors publics, c’est la ruée pour la demande de moratoire. On constate donc une très grande volonté du peuple sénégalais de vous accompagner vers les nouvelles orientations, il faut donc les accompagner. Le reste c’est une question de posture. Sénégalais de tout bord, citoyens sénégalais, rendons nous tous dans les trésors publics pour continuer le « don de soi », dimension extrêmement importante du « référentiel Sénégal 2050 ». N’oublions jamais que la politique n’explique pas tout, mais qu’un projet, si pertinent soit-il, ne peut réussir sans l’adhésion soutenue des masses. Cela s’appelle le civisme. La politesse, la soumission aux exigences de la république, l’engagement citoyen, bref le « don de soi ». Pour cette fois ci, c’est l’occasion pour les citoyens que nous sommes, et qui ne payaient pas l’impôt pour X raisons, de se mettre en conformité avec la loi. Nous devons tous payer la taxe sur les ordures ménagères car tous les jours nous entendons klaxonner le camion et on s’empresse de sortir nos ordures. Cela a un cout. Ceux qui ne voient pas le camion sont abonnés aux charrettes quotidiennes en raison de 3000 et 5000 F par mois. Dans tous les cas, nous devons payer pour ça. Nous avons l’occasion de nous mettre en règle vis-à-vis du service public et c’est l’occasion de se faire enrôler et de se voir attribuer une base imposable, selon vos déclarations. C’est parce que nous n’avons jamais déclaré nos revenus que les barèmes sont fixés aussi chers, parce que les impôts et domaines n’ont aucune information déclarative sur nous et nos résidences. C’est donc l’occasion de se rendre aux impôts, de demander un dégrèvement du montant qui nous a été fixé (parfois jusqu’à 700.000 F) et de faire sa déclaration pour commencer déjà à se mettre en conformité. N’ayons pas peur, les impôts sont fixés sur la base des sommes que nous déclarons, sans pour autant que cela ne puisse nous verser dans la sous-estimation.
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