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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Contribution ] LE POUVOIR, L’OPPOSITION ET LES ASSISES NATIONALES

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[ Contribution ] LE POUVOIR, L’OPPOSITION ET LES ASSISES NATIONALES

Le Front Siggil Senegal (FSS) et les segments de la Société civile engagés dans les Assises nationales ont réussi leur pari d’installer, le dimanche 1er juin, en grandes pompes et dans la sérénité, le Bureau et les Commissions des Assises.  La mouvance présidentielle, sous la houlette du chef de l’Etat, a préféré refuser de prendre part aux travaux et a intimé l’ordre à tous ses soutiens d’en faire de même.  Dès lors, le pays se trouve aujourd’hui divisé entre ceux qui soutiennent la pertinence des Assises, ceux qui estiment qu’elles n’ont d’autres visées que de déstabiliser le Pouvoir du président Abdoulaye Wade, et les citoyens (en fait la majorité silencieuse) qui ne se reconnaissent dans aucun des deux camps ainsi présents, plaçant cette dichotomie dans le cadre d’une querelle purement politique.  Depuis une semaine, les escalades verbales et les menaces fleurissent, annonçant rien de bon pour le pays, et élargissant encore plus le fossé entre l’Opposition et le Pouvoir, alors que les Assises avaient justement pour objectif de rétablir le dialogue entre ces deux franges de la scène politique. Les paroles apaisantes du Président Amadou Makhtar Mbow qui, lors de l’ouverture des Assises, affirmait haut et fort sa reconnaissance de la légitimité du Pouvoir en place et renouvelait son invite adressée au président de la République pour y participer, n’y feront rien. Les passions partisanes prenant le dessus sur la raison.

Deux options se présentent alors pour le pays. La première option, celle du statu quo, consisterait à poursuivre dans la voie tracée ; l’Opposition, alliée avec des organisations de la Société civile, déroulant, comme prévu, le programme de travail défini pour les Assises. Dans ce cas, le camp présidentiel, comme les prémisses permettent de l’anticiper, fera tout pour contrecarrer les Assises, et personne ne peut prédire comment cette confrontation annoncée pourrait évoluer sur le terrain. En tout état de cause, et même si, comme on le souhaite, l’ambiance reste calme, les diatribes ne débouchant pas en affrontements, le Sénégal perdra forcément en énergies perdues dans le dialogue de sourds et dans le réchauffement du climat politico-social qui contribuerait à réduire l’attractivité du pays auprès des investisseurs et serait de nature à compromettre les grands projets d’investissements en chantier. Le peuple, confronté à d’énormes difficultés quotidiennes pour manger à sa faim, deviendrait encore plus dégoûté de la politique et mettrait les deux camps dans le même sac, se disant que chacun d’entre eux n’en, en fait, en vue que ses propres intérêts. C’est dire que le choix du statu quo risquerait de conduire le pays dans une impasse lourde de dangers potentiels et de risques pour le progrès économique et social du pays. Je ne pense pas que cette sombre perspective enchantera les Hautes personnalités qui ont accepté de quitter une retraite dorée pour se mettre au service de la Nation, en participant aux Assises. Ceci rend indispensable de promouvoir, hic et nunc, une seconde option.

Elle consisterait à donner encore une chance aux possibilités de retrouvailles entre le Pouvoir et l’Opposition pour unir la Nation  sénégalaise, en ces moments délicats de son histoire. Le préalable et la première étape de ce processus consisteraient à faire en sorte que les Sages et Eminentes Personnalités regroupées dans les Assises (le Président Amadou Makhtar MBow, le professeur Ibrahima Fall, le Général Mouhamadou Lamine Keita, le Général Mamadou Mansour Seck, le président Babacar Ndiaye), renforcées par d’autres Hautes Personnalités acceptées par les deux parties, fassent office de médiation entre le Pouvoir et l’Opposition, et se donnent comme première mission de rétablir le dialogue entre les deux parties. Et tout permet de penser que ses Hautes personnalités, en se donnant le temps et en utilisant  les canaux adéquats, peuvent convaincre le président Wade d’accepter de s’asseoir avec les leaders du Front Siggil Senegal, afin de discuter de Tout (avec un grand « T », pour reprendre une formule du président Diouf utilisée, en 1993, dans le cadre des efforts de retrouvailles avec l’opposant Wade), y compris le processus électoral et le calendrier des futures échéances électorales. Cette reprise du dialogue serait suivie d’une large concertation nationale (qui intégrerait, en les amendant, les termes de références des Assises), qui regrouperait tous les fils et filles de la Nation, autour des urgences nationales et des orientations à long terme. Ses conclusions seraient immédiatement utilisables et engageraient, dans le cadre d’une majorité d’idées, les principaux partis politiques appelés à alterner à la tête du pays.

Par Moubarack LO
Président de l’Institut de l’Emergence



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