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[ Contribution ] Mbane : Une danse de politiciens tenue sur le dos des populations

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[ Contribution ] Mbane : Une danse de politiciens tenue sur le dos des populations

Mbane a connu un mouvement politique très dense qui a connu une résolution juridique. L’introduction d’un recours de la coalition   Sopi 2009  suivie d’un remplacement , piloté par l’autorité déconcentrée de la localité, du président de la communauté rurale fraichement installé a entrainé la résistance de Benno Siggil Sénégal. Le rapport de force a été porté à la cour suprême  qui,  de manière surprenante a contredit l’action des partisans du Sopi en récusant l’arrêt 87 qui les avait proclamé le 17 juin 2009 vainqueur des locales. Le contentieux a finalement tourné en faveur de l’opposition.  Il n’est pas exclu toutefois de s’inquiéter pour les populations  locales qui ont semblé jouer un rôle alors qu’il en est rien parce qu’elles ont été orientées.
Mbane a fait l’objet d’un aménagement d’une arène politique entre la coalition Sopi 2009 et Benno Siggil Sénégal. Il y a eu effectivement une main politique. La poussée de Benno Siggil  Sénégal contre la manipulation électorale de la coalition sopi a été fort significative. Cette nouvelle formation de l’opposition  veut se faire respecter vaille que vaille. Elle s’est toujours montrée déterminée lorsqu’il s’agit de croiser le fer avec le parti au pouvoir, grand  perdant des dernières locales. Maintes fois bâillonnée et laissée sur la paille, incitant leurs détracteurs et les observateurs  de la scène politique à regretter une absence d’opposition au Sénégal, elle est restée pendant longtemps insignifiante pour certains et incapable pour d’autres. Elle   est  aujourd’hui ragaillardie par sa dernière victoire. Cette situation n’enchante pas bien entendu la coalition présidentielle. 
Ne sait-on pas perdre en politique ?
User de son droit de contestation pour remettre en cause des résultats électoraux est un  épiphénomène, puisque cette pratique est monnaie courante chez les politiciens. Dans ce lot, c’est parmi les perdants que l’on retrouve les protestataires. On attribue cette dernière qualité aux  acteurs de l’opposition chez qui la défaite aux élections n’est pas un fait inhabituel. En effet, un opposant qui remporte des élections et passe au pouvoir est le fait rare. 
Dans l’affaire de Mbane, ce ne sont pas les opposants qui soulèvent la protestation à la suite des résultats mais c’est la coalition au pouvoir qui après avoir constatée la perte de la localité introduit un recours qui a amené le sous préfet Al Ousseynou  Dème à écarter  Aliou Diack acteur du Benno initialement vainqueur des fonctions de président de la communauté rurale  au profit de son homologue du pouvoir Mamadou Ciré Diallo. Les perdants se sont faits remarquer. La seule différence cette fois est qu’ils ne sont pas de l’opposition mais du pouvoir.
Le cas d’une manœuvre résultante de la contestation des résultats  était patent avec  la réinstallation d’un nouveau PCR.
Je me plairais à convoquer – actualité oblige avec l’afro basket - l’espace du sport pour permettre aux acteurs de la politique dans leur ensemble  de s’inspirer dans l’avenir de l’esprit sportif.
N’a-t-on d’ailleurs pas fait preuve chez les uns de sportivité politique dans l’affaire de Mbane en faisant triompher la justice tout en l’exposant sous sa forme indépendante. Je vous invite à deviner sans que je ne prenne la peine d’entrer dans les détails qu’elle peut prendre d’autres formes.
Si la justice pouvait toujours donner raison à ceux qui le méritent, elle lèverait toutes les équivoques qui remettent en cause son indépendance.
Au-delà de la danse politicienne caractérisée par une rivalité politique - pouvoir et  opposition - et  une résolution juridique notées,  les populations doivent être investies. 
L’investigation en question doit partir de l’acception empiriquement déterminée  selon laquelle la conséquence du refus politique  est  l’implication des populations. Il faut donc s’interroger  sur ce que leur mobilisation renferme de bien ou de mauvais pour  la république ?
Les populations  se sont élevées contre les manœuvres remarquées chez la coalition Sopi 2009. Elles sont politiquement motivées. Je saisirai cette opportunité pour poser la question de savoir si elles se sont  élevées contre un candidat qu’elles n’ont pas élu  ou simplement pour soutenir  leur homme déchu ? Aujourd’hui pour la cause d’hommes tiraillés entre deux coalitions politiques, la collectivité a été troublée pour après  réintégrer son droit et sa quiétude habituelle.
Et la cité dans tout cela ? Demain,  qu’adviendra t-il de faire à son profit étant donné qu’elle  reste la seule constante ?
A-t-on une fois entendu les habitants de Mbane par le biais d’une médiatisation pareille, sur la problématique du développement de leur localité ? La politique est à l’origine de l’animation de la cité. Elle s’appuie le plus souvent sur le vécu social pour s’affirmer au sein d’une localité. Toutefois elle comporte des projections inachevées.  Ce qui en constitue le danger.
La politique privilégie manifestement l’homme et cache sa nature utilitariste.  Il est  dans nos sociétés une réalité indéniable selon laquelle on accorde plus d’importance à la valeur de l’homme qu’à celle de la cité. Je ne prétends pas qu’elle n’est pas importante.  Elle occupe simplement une seconde position. Je renverrai  volontiers et avec beaucoup d’humour à la chanson de MANA (ndrl expression wolof qui est utilisée soit qualitativement ou quantitativement  pour apprécier une valeur) du chanteur Fallou Dieng  qui fait fureur  actuellement chez les sénégalais afin d’amener les gens à prendre connaissance de l’ordre de priorité accordé à l’homme et à son espace d’habitat dans nos sociétés. Même si le musicien le fait de manière inconsciente  ou qu’il  traduit  son expérience dans son vécu, il parle de MANA en faisant allusion respectivement et de manière échelonnée à la personne ensuite à son apparence pour enfin finir sur  son habitat. C’est  état de fait social explique par conséquent le succès de la politique (1) même jusque dans les coins les plus reculés du Sénégal. Le cas de Mbane est révélateur de ce point de vue.
Certes c’est l’homme qui construit mais c’est l’état de la cité qui importe le plus. Celui ci devrait être la cause essentielle de la lutte des populations. Je rappelle qu’elle ne l’est pas souvent.
Mbane fait aujourd’hui  la une des journaux du fait de manœuvres électorales,  le fera t-elle encore en relation avec  ses ressources et ses infrastructures.
 
 
Note :
La politique s’appuie et exploite à ses fins le vécu social

Pascal Oudiane
                                                                                                           SOCIOLOGUE



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