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Economie

57% DE FRAUDE TEXTILE - La douane conteste

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57% DE FRAUDE TEXTILE - La douane conteste

On le savait déjà sans en connaître précisément l'ampleur. Les résultats des travaux de finalisation de la Stratégie de Croissance accélérée (SCA) sur la grappe Textile-Habillement, restitués hier dans le cadre d'un atelier à Dakar, révèle que la consommation au Sénégal des produits de textile et de la confection est couverte, à hauteur de 57%, par la fraude. Seulement, ce pourcentage a été vivement contesté.

On pourrait se demander si ce n'est pas sous-évalué tant le phénomène de la fraude dans le secteur du textile a été, depuis longtemps, identifié comme une des contraintes majeures de l'industrie locale. Mais 57%, c'est déjà énorme quand on sait que c'est à ce niveau que la fraude bouffe l'économie du pays tout court. C'est en tout cas le pourcentage que le consultant international Gherzi (Vienne) et l’équipe des consultants nationaux ont dévoilé à travers une étude menée dans le cadre du processus de finalisation de la Stratégie de Croissance accélérée (SCA) dont la restitution, hier, à Dakar, a réuni tous les acteurs sous la présidence du ministre de tutelle Madame Bineta Bâ Samb, ministre de l'Industrie et de l'Artisanat. Aussi, selon le ministre, "la fraude persiste à grande échelle à l'importation". C'est peu de le dire car, l'industrie et l'artisanat locaux en auraient pris un coup parfois fatal et comme elle le reconnaît elle-même, "les unités industrielles de textile au sénégal n'ont cessé de se réduire du fait de la persistance de la fraude à grande échelle à l'importation, mais aussi des contre-coups de la mondialisation et de la concurrence sauvage de produits étrangers."


Toujours est-il que si la consommation au Sénégal des produits de textile et de la confection est couverte par la fraude à hauteur de 57%, sectoriellement, ce pourcentage représenterait 132,2 % de l'offre officielle du secteur et 347,9 % des importations officielles de textile-habillement, si l'on en croie l'étude en question, qui évoque par ailleurs les sempiternels coûts des facteurs de production élevés vis-à-vis de la concurrence, entre autres déficiences institutionnelles qui ont toujours freiné le secteur, sapant ainsi sa compétitivité locale et internationale avec la cherté des prix des produits.

Mais du côté de la douane, par l'intermédiaire du Colonel Amadou Diop, du Bureau des valeurs et de la législation, on conteste vivement tous ces chiffres apparus et énoncés au cours de la rencontre.

Réformer l'approche

Cependant, la rencontre qui a réuni les membres de la Grappe Textile - Habillement, les acteurs mais aussi les partenaires de la branche professionnelle, était également l'occasion pour ces derniers d'examiner les lignes d’actions prioritaires à mettre en œuvre pour contribuer à l’assainissement et au développement du secteur. Aussi, au préalable, les experts, auteurs de l'étude ont-ils analysé l'approche traditionnelle basée sur les tentatives d'intégration de la filière depuis la production du coton fibre jusqu'au produit textile final, et abouti au constat qu'elle n'a pas connu de succès significatif du fait des distorsions et des ruptures de la chaîne l'approvisionnement en produits intermédiaires, "mais aussi de la frilosité du système bancaire".

Sur cette base et en guise de recommandations pour, "redynamiser le secteur", comme dit le ministre, ils retiennent la confection comme étant l'activité clé autour de laquelle doit s'organiser la compétitivité du secteur textile sénégalais, avec un accent particulier à mettre sur le secteur textile artisanal et son potentiel d'exportation.

Toutefois, le Plan d'action de la grappe textile-habillement devra-t-il, parallèlement et nécessairement, prendre en compte l'assainissement de l'environnement du secteur à mettre en place et la modernisation de l'existant qui passe par la mise en place d'infrastructures nouvelles, ainsi que l'organisation de groupements professionnels forts.

Cependant, si le ministre a trouvé une cohérence des recommandations avec le volet redéploiement industriel de la politique sectorielle de développement industriel, validée, rappelle-t-elle, en juillet 2005, les auteurs de l'étude ont, pour leur part, suggéré la création d'un fonds pour aider les entreprises.

Ce ne serait sans doute pas un fonds de trop pour le premier de cinq groupes de secteurs retenus par le gouvernement sénégalais dans le cadre de la Stratégie de la croissance accélérée (SCA), qui vise à doper l'économie du pays.

Il faut dire que le Cabinet Gherzi s'est d'abord appuyé sur une mise à jour de 3 études, puis a rassemblé 11 études qui, après analyses, ont accouché de 8 macro-scénarii d'où est issue un scénario stratégique identifié qui propose des mesures phares qui tournent autour de l'environnement du secteur, de l'organisation de la profession et de la formation autour du Cpt, et des infrastructures nouvelles et soutien aux nouveaux secteurs.



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