Le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade a obtenu de la Banque islamique de développement (Bid) plusieurs prêts et concours financiers jeudi dernier. Au lot des bénéficiaires : la Société nationale d’électricité (Senelec) qui reçoit ainsi une ligne de crédit d’environ 70 milliards de FCfa pour « sécuriser pour au moins un an» son poste approvisionnement en combustible liquide. Est-ce la fin des délestages pour autant ?
Pluie de dinars et de dollars sur le Sénégal de la part de la Banque islamique de développement (Bid). Jeudi dernier, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des finances a dû éprouver quelques crampes aux doigts pour signer autant de conventions, de concours et de prêts avec les responsables de la Bid, présents au Sénégal. C’est ainsi que la Banque islamique a apporté un soutien financier d’environ 22 milliards F Cfa destinés à la construction et à l’équipement de l’hôpital Dalal Jamm, et au projet d’aménagement de la Voie de dégagement Nord (Vdn). L’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) était ainsi concernée par ce soutien de la Bid, notamment pour le volet projet aménagement de la Vdn dont elle semble s’occuper.
La Sénélec quant à elle, a obtenu dans cette manne financière une ligne de crédit d’environ 70 milliards de Fcfa pour son approvisionnement en combustible liquide pour l’année. Une ligne de crédit de 120 millions de dollars us qui se décline en tranches trimestrielles de 30 millions de dollars. Ainsi, Samuel Sarr se voit ôter une épine du pied, celle de trouver de l’argent pour payer ses fournisseurs dans ce cadre d’ici au moins une année, informent des membres de sa boîte. Le président de la République avait donné jusqu’à demain, dimanche 15 octobre aux responsables de la société d’électricité, à la tutelle et au chef du gouvernement, pour que les Sénégalais soient épargnés à jamais des délestages intempestifs de courant. Pour se prémunir cependant contre ce qui passe pour une question de sécurité « politique » pour son propre camp et sa candidature à sa réélection qui attend encore d’être entérinée par son Parti, avait-il précisé, en direction des futures consultations populaires « couplées » de février prochain, Me Wade se serait investi personnellement, apprend-on de sources généralement bien informées auprès de la Bid pour obtenir cette ligne de crédit.
Par ailleurs, de sources proches de la Senelec, on apprend que la société a consolidé son contrat d’approvisionnement avec la société marocaine « Samir », tout comme avec la Société africaine de raffinage (Sar) qui devrait ainsi reprendre ses activités dans ce domaine. Elle s’apprêterait en outre à signer le lundi 16 octobre avec Total Sénégal. Pendant ce temps, ses airs de stockages au Port devraient bientôt voir le jour, avancent les mêmes sources. Ces mêmes sources informent aussi sur le fait que la boîte se soit acquittée de sa redevance vis-à-vis de son partenaire, la Gti qui aurait « fait part de son intention de revenir dès lundi prochain». La Senelec semble mettre les bouchées doubles pour respecter « les instructions fermes et sans équivoques » du chef de l’Etat qui avait décrété la fin des délestages. Est-ce la fin pour autant de ces derniers ? Plusieurs techniciens interrogés, se sont voulus prudents. Car, notent-ils, « il ne s’agit pas seulement d’une question d’approvisionnement, même si ce poste dans la situation actuelle est prédominant et posait le plus grand nombre de problèmes, il s’agit aussi d’un déficit de courant donc d’unités de production à résorber. Avec le faux-bond de Gti, ce déficit existe encore en attendant que les centrales en construction soient opérationnelles. Espérons que Gti revienne pour combler le gap d’ici là. » Au niveau de la boîte, on se veut cependant « optimiste » en déclarant que tout « ce qui était humainement possible dans la conjoncture actuelle l’a été pour résorber de manière significative le déficit d’approvisionnement en combustible liquide pour sécuriser la Senelec à ce niveau. Pour le reste, tous les projets d’investissements qui avaient été prévus sont en cours de réalisations ». Soit, mais les Sénégalais veulent de l’électricité en continu et attendent de voir la matérialisation de la sentence « présidentielle » édictant la fin des délestages.
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