La Fédération nationale des boulangers du Sénégal ne veut pas entendre parler d’une baisse du prix du pain. A la place, elle propose plutôt une augmentation de son poids. Son le vice-président national chargé de la communication, Alioune Thiam, en a donné hier les raisons, lors de la tournée de la fédération à Diourbel.
DIOURBEL - Les Sénégalais qui misent sur une éventuelle baisse du prix du pain, peuvent prendre leur mal en patience. En effet, la Fédération nationale des boulangers du Sénégal, en tournée de compte-rendu à Diourbel sous la conduite de son président Babacar Gaye, plaide pour le maintien du prix et la révision à la hausse du poids de la baguette de pain. Selon Alioune Thiam, le vice-président national de la fédération chargé de la communication, ‘effectivement, on peut s'attendre à une baisse du prix du pain’. Mais c’est pour aussitôt après y mettre un bémol : ‘Il faut savoir que l'ensemble des charges d'exploitation des boulangers ont plus qu'augmenté. Il s’agit de la farine dont le prix est passé, entre décembre 2007 et aujourd’hui, coûtait 13 000 francs à 18 500 francs. Ainsi, malgré la baisse de 2 000 francs, elle n'est pas revenu au prix de 2007. Le diesel oil a également enregistré une baisse de son prix, mais celui-ci n'est pas encore arrivé au prix de décembre 2007 qui était de 340 000 francs les mille litres puisqu’il nous en coûte 461 000 francs pour la même quantité. S'il s’avère que les intrants vont connaître une baisse substantielle, nous pensons que pour l’intérêt des clients, nous devons procéder à l'augmentation du poids plutôt qu’à la baisse de son prix. Parce que manipuler le prix a des conséquences qu'on ne pourra pas prévoir, car si le blé remonte au niveau mondial, on sera obligé d'augmenter à nouveau le prix du pain’.
Pour M. Thiam, il faut ‘mettre à la disposition des consommateurs un pain de qualité qu'ils ont toujours réclamé et apprécié sur le plan du poids, car le levier le plus important et le plus opératoire qui s'impose aujourd'hui, c'est le poids. Cela nous permet de donner également à nos clients un pain de qualité parce que plus nutritif’. Or, selon lui, le poids du pain a été baissé à tel point qu'on ‘ne peut plus faire de la qualité. C'est pourquoi nous devons faire le chemin inverse, c’est-à-dire augmenter le poids du pain, ce qui équivaudra à baisser le prix’.
Abordant la situation préoccupante des membres de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal, leur vice-président national chargé de la communication reconnaît qu’ils ont ‘traversé une crise profonde qui a déteint sur les cotisations que nous devons effectuer auprès des institutions sociales. Mais nous sommes allés vers ces institutions et nous sommes arrivés à une convention avec l'Ipres et la Caisse de sécurité sociale. Nous espérons faire de même avec le service des impôts et domaines pour permettre à nos membres de souffler un peu avant de payer les arriérés de cotisation et de régulariser la situation des travailleurs pour une meilleure exploitation des boulangeries’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion