Après plus d'une semaine de campagne électorale plus qu'insipide, les prétendants à l'hémicycle de la place Soweto semblent peu se soucier de la cherté de la vie. Pourtant, les ménages tirent le diable par la queue. La classe moyenne s'est effondrée du fait des coups de boutoir d'une inflation peu maîtrisée par le gouvernement libéral. Les prix s'envolent dans l'indifférence des autorités qui ont réglé leurs besoins primaires. Le petit peuple ne sait plus à quel saint se vouer. Le riz, l'huile, le lait, le carburant à la pompe ont connu des renchérissements inégalés. Les candidats à la députation s'en moquent éperdument. Préoccupés par leurs batailles de positionnement, leur survie politique ou la préservation de leurs strapontins.
Durant leurs temps d'antenne respectifs, les partis ou coalitions de partis ne se sont jamais fait l'écho des soucis majeurs des pères ou des mères dont le pouvoir d'achat ne parvient plus à suivre l'inflation galopante. A l'avènement de l'alternance, Me Wade avait promis fermement de réduire le coût de la vie en baissant le prix des denrées de première nécessité. Cette promesse lui a valu d'engranger beaucoup de suffrages ; mais, elle n'a pas été tenue, au grand dam de ceux qui l'ont cru aveuglément. Joignant difficilement les deux bouts, les Sénégalais des villes et des campagnes commencent à vivre très mal la baisse de leur niveau de vie. Leur voie de recours, l'opposition, reste, elle, empêtrée dans ses contradictions émanant d'un boycott irréfléchi. Seule, la rue peut leur permettre de faire entendre leur voix. La recrudescence des agressions, la perversion et la prostitution émanent souvent de ce renchérissement du coût de la vie, difficilement supportable par de nombreuses familles urbaines. Les prochains représentants du peuple doivent inciter le gouvernement à élaborer rapidement une politique hardie de baisse des prix, à réhabiliter les services de contrôle économique et à doter le ministre du Commerce de moyens conséquents afin d'endiguer l'inflation. A défaut, les hordes de Sénégalais affamés et humiliés risquent de débouler dans les quartiers où ils se croient à l'abri, et dévaster tout sur leur passage. La patience du peuple a des limites…
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