C'est devenu chez les Sénégalais une seconde habitude. Surtout pour Dakar qui engrange à elle seule un tiers de la population du pays. En effet, la ville est complètement vidée de sa population selon les évènements. La meilleure illustration reposant sur la célébration de la fête de la Tabaski. Aussi , à l'occasion du récent Magal, Dakar était subitement devenue orpheline de ses fils et filles. Toutes catégories confondues. Car, suffit-il d'un événement majeur, pour que chacun s'attelle à jouer sa partition, selon la manière. Pour le prochain Gamou, ce sera un remake, au moment où le sommet de l'Oci pointe à l'horizon avec les mesures drastiques prises en termes sécuritaires. D'où la fermeture de certains axes routiers…Un déraillement à trois niveaux du train économique du Sénégal.
Du haut vers le bas, ce sont littéralement toutes les couches de l'activité économique qui ont fini par adopter le même comportement. Tourner le dos au multiplicateur économique. Ceci, à tous les niveaux, sous le regard complice des autorités qui peinent à décréter certains jours fériés, parce que indirectement chômés et…payés. Cela se comprenant par le simple fait que le Sénégal reste et demeure une terre de culte. Seulement, pour ceux qui effectuent le déplacement de manière physique, comme à l'occasion de ce dernier Magal qui a vu Dakar se vider de sa population. Même scénario pour la Tabaski où Dakar devient une ville fantôme, du fait que plus de la moitié des personnes résidant dans la capitale n'y habite pas. Sur le même registre, c'est littéralement le même épisode lors de la célébration de la nuit du prophète, commémorée dans presque tous les coins et recoins du pays, même si le nombre le plus important de fidèles fait le déplacement à Tivaouane. Par ailleurs, avec le sommet de l'Oci qui pointe déjà le bout du nez, accompagnées de mesures sécuritaires drastiques avec la fermeture de plusieurs axes routiers, Dakar sera également au ralenti. Car, à cela s'ajoute la fermeture aussi des stations à essence, des magasins surtout fournisseurs de gaz butane et des chantiers proches du Méridien Président. Mais, au-delà de tous ces exemples notés, il est majeur de souligner le comportement des Sénégalais selon les évènements et leur ampleur. Et pour cause. C'est le meilleur prétexte pour tourner dos aux mécanismes de l'activité économique. Des fonctionnaires au planton, les bureaux sont désertés pendant des jours qui dépassent en temps réel le jour de la célébration de l'événement. Le meilleur exemple est à rechercher du côté des fonctionnaires de l'Etat qui trouvent la meilleure échappatoire pour prendre quelques jours de congés. Le privé n'est pas également épargné. Une attitude, qui pourtant fait perdre à l'Etat des centaines de milliards par jour. Car, si les embouteillages contribuent à une perte réelle de recettes, l'économie sénégalaise qui est déjà fragile, grelotte à l'approche, durant et après la célébration de certains évènements de taille. Occasion rêvée pour chacun d'apporter sa partition, et selon la manière. Seulement, seront, ou sont nombreux ceux qui se plient contre le lit, attendant délicatement que le thé soit servi. Attitude irresponsable, ou simple fait de société ? En tous les cas, le train de l'activité économique du Sénégal connaîtra en un temps assez court un déraillement à trois niveaux.
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