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Arrières de paiement : L'Etat doit plus d'un milliard de francs aux gérants de restaurants universitaires

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Arrières de paiement : L'Etat doit plus d'un milliard de francs aux gérants de restaurants universitaires

L'Etat du Sénégal doit la rondelette somme d'un milliard de francs Cfa aux repreneurs des restaurants du Centre des œuvres universitaires de Dakar de Dakar (Coud). Et les gérants des huit restaurants universitaires, acculés par leurs fournisseurs, menacent de se faire entendre si rien n'est fait pour les rétablir dans leurs droits.

Les arriérés de paiement portent sur l'année universitaire 2002-2003, 2003-2004 et 2004-2005. Le cumul, selon les repreneurs, est estimé à plus d'un milliard de francs Cfa. Des correspondances ont été pourtant adressées au président de la République. La réponse de Me Abdoulaye Wade s'est faite par le biais de son directeur de cabinet, le 15 décembre 2005. Me Souleymane Ndéné Ndiaye n'a fait que reprendre les formules administratives d'usage : "Nous accusons réception de votre lettre dans laquelle vous nous faites part des difficultés que vous rencontrez dans l'accomplissement de vos tâches du fait d'arriérés de paiement et vous remercions de votre persévérance à toujours vouloir assurer le service. A ce sujet, le président de la République a saisi les services compétents afin que des solutions rapides soient prises à cet effet".

En début janvier dernier, les repreneurs ont encore écrit pour déplorer la situation financière dans les restaurants universitaires. "(...) Les tentatives de sortie de crise initiées par la direction du Coud depuis janvier 2005, suite aux instructions du chef de l'Etat de régler définitivement les difficultés liées aux arriérés, n'ont point abouti parce que non exécutées par les services compétents (...). Malgré les engagements pris pour éponger les arriérés au plus tard en janvier 2006, le stock de la dette est resté constant".

La persévérance dont faisaient montre les gérants de restaurants serait à bout. C'est que les repreneurs comptent sur le paiement de leurs créances pour pouvoir honorer leurs engagements. Le paiement de la décade (tous les dix jours) n'est pas régulier. "Nous devions être payés tous les dix jours. Nous ne l'avons été que deux fois, depuis le début de l'année. Des plaintes planent sur nos têtes. Certains font souvent l'objet de plainte de la part des fournisseurs. L'argent est disponible au Trésor public. Le problème des arriérés se situe au niveau des administrateurs. Alors que l'agent comptable fait montre de bonne volonté pour que nous rentrions dans nos fonds", souligne un groupe de gérants venu nous rendre visite.

Tous les dix jours, les repreneurs doivent recevoir 200 millions de francs Cfa. Dans le contrat liant le repreneur au Coud, l'article 10 relatif aux paiements souligne que ceux-ci seront effectués sur présentation de factures décadaires, après fourniture des repas. Ils se feront par les soins de l'agent comptable particulier du Coud. Ils interviendront par virement bancaire au compte ouvert au nom du titulaire. Sous ce registre, les repreneurs ne peuvent pas comprendre que l'Etat dégage, chaque année, un budget substantiel, et que des retards soient enregistrés dans le paiement de leur argent. Et d'ajouter que "le budget dégagé par l'Etat pour la gestion de la restauration des étudiants s'élève à 6 milliards de francs Cfa. Une manne qui pouvait régler le problème de la nourriture des étudiants. Malheureusement, la grande partie sert à d'autres fins à travers des réparations fictives. Alors que l'équipement des cuisines, voire des restaurants laisse à désirer", déplorent-ils.

Avant chaque rentrée universitaire, des réparations sont effectuées. Mais elles ne servent pas à grand-chose puisqu'elles sont faites pour jeter de la poudre aux yeux des étudiants.

Selon les restaurateurs, la crise universitaire découlant d'une mauvaise nourriture qui aurait été servie aux étudiants, était latente depuis longtemps. Et pour cause, la direction du Coud n'a rien fait pour améliorer les conditions de travail des repreneurs. "C'est le Coud qui prend en charge les grosses réparations (cuisines, marmites, chambres froides, etc.). Les équipements dans les cuisines sont obsolètes, les chambres froides positives et négatives des restaurants ne sont pas fonctionnelles, les marmites sont dans un état de délabrement très avancé, etc. Tous ces facteurs sont un terreau fertile pour une dégradation de la nourriture", soutiennent les repreneurs.

Cahier des charges : Le Coud ne respecte pas ses obligations

Le Centre des œuvres universitaires de Dakar a failli à sa mission, selon les repreneurs de ses restaurants. Ils invoquent l'article 7 relatif aux obligations du Coud. C'est pour signaler que l'administration du Centre des œuvres universitaires de Dakar ne respecte pas ses obligations. En effet, l'article 7 stipule que le Coud est chargé de mettre à la disposition du titulaire (le repreneur) les infrastructures indiquées dans le cahier des charges en vue de la bonne gestion et l'exploitation "correcte" des restaurants universitaires, conformément au titre 2 du cahier des charges et prescriptions spéciales. Il s'agit notamment des locaux, des équipements de cuisine, du mobilier et matériel des salles à manger, du matériel et mobilier de bureau, des vestiaires et des sanitaires, un réseau de fluide (eau, gaz, fuel), un réseau d'eaux usées, l'accès à la libre circulation du Coud. "Ces dispositions du contrat de marché ne sont pas respectées par le Coud. Les équipements qui servent à la cuisson sont vétustes. Un restaurant a même eu à préparer avec du bois mort du fait de l'état des équipements. Pour pallier ces dysfonctionnements, nous achetons du matériel pour répondre aux besoins des étudiants."

En ce qui concerne les prestations à la charge du titulaire, il y a le service de la restauration proprement dite effectué par le titulaire avec son personnel propre, le respect des menus affichés par le service des restaurants du Coud, l'exploitation et la gestion "correcte" des équipements et outils appartenant au Coud, ainsi que leur conservation. Il y a aussi les services et fournitures nécessaires à la préparation et à la distribution des repas destinés aux étudiants de l'Ucad, le respect des normes d'hygiène à tous les niveaux du service (locaux, matériels, matières premières, personnels, etc), entre autres prestations. "Pour ce qui est du respect des normes d'hygiène, personne ne peut servir plus de 5 000 couverts par jour, durant toute l'année, sans qu'un jour, l'étudiant ne découvre une chenille dans les haricots ou dans la salade", soutiennent ces repreneurs.

Le directeur du Coud, Iba Guèye, que nous avons tenté, hier, de joindre était occupé. Sur son portable, notre interlocuteur, un nommé Mame Mor Goumballa, nous informait (à 18 h 38, Ndlr) qu'il était en réunion, et qu'"il allait nous rappeler dès que possible". Jusque tard dans la soirée, il était difficile d'avoir la version du Dg du Coud malgré toutes nos tentatives.

 

 



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