BALANCE COMMERCIALE DU SENEGAL: Un déficit, ça creuse énormément

Entre les trois premiers mois de 2006 et ceux de 2007, le déficit cumulé de la balance commerciale s’élève à 315,7 milliards de FCfa. Le niveau et la valeur des exportations continuent de baisser au lieu de compenser les importations qui, elles, grimpent de manière constante à hauteur de 16,4% en valeur relative, rien qu’entre février et mars 2007, selon la dernière note de conjoncture de la Direction de la Prévision et des études économiques(Dpee).

54,0 milliards de FCfa en mars 2007 contre 56,4 milliards de FCfa en février de la même année. Cela fait une baisse en valeur relative de 4,1% des exportations de biens du Sénégal. Plutôt logique si l’on considère que les exportations des principaux produits exportés ne représentent en valeur que 31 milliards de FCfa au mois de mars soit une baisse de 18,6% comparé à février 2007. Les produits halieutiques et autres produits pétroliers n’ont pu faire grand chose pour redresser la balance, même s’ils affichent un regain respectivement de 18,2 et 23,8 % par rapport à février 2007.

L’analyse du comportement des différents produits fait ressortir une situation très contrastée avec une baisse en valeur des exportations de produits alimentaires établies à 18,4 milliards contre 19,7 milliards en février 2007, ralenties par les produits arachidiers notamment l’huile brute d’arachide qui a lourdement chuté de 57,0 %. En revanche, les produits pétroliers apparaîssent en forme en affichant des exportations en progrès de 23,8% entre février et mars 2007, après une baisse de 26,6 % notée sur les deux premiers mois de l’année. Cependant, en glissement annuel comme en cumul sur les trois premiers mois de l’année, ils affichent respecivement des baisses de 60,3 et 39,3%.

En revanche, de l’autre côté de la balance, la valeur des importations est passée de 150,8 milliards de FCfa en février 2007 à 175,5 milliards de FCfa en mars soit une hausse de 16,4 % d’un mois à l’autre et qui, cumulée aux deux premiers mois de l’année représente sur la calculette une valeur de 479,4 milliards de FCfa. Ce cumul comparé à celui des trois premiers mois de 2006, représente une progression de 23,9 % des importations.

Mais revenons au mois de mars 2007 pour indiquer que les pincipaux produits qui ont représenté 63,4% des importations ont affiché, à eux seuls, une progression de 13,7% de la valeur de leurs importations comparées à un mois plutôt soit 97,9 milliards en février à 111,3 milliards en mars 2007. Dans la même période, les importations de produits alimentaires ont suivi la même tendance de hausse à 15,8%, tirées par le riz dont la valeur des importations a grimpé de 91,7%, de même que les produits pétroliers, pharmaceutiques, machines, appareils, entre autres.

En somme, les importations ont repris de plus belle au mois de mars 2007 et comparaison faite entre le cumul des trois premiers de 2007 et ceux de 2006, il apparaît un déficit de la balance commerciale qui s’élève à 315,7 milliards de FCfa.

Comme on le voit, la structure du commerce extéreur du Sénégal reste extravertie et a relativement peu évolué depuis 1994, caractérisée par un déficit commercial récurrent qui représente une perte de ses parts de marché sur le marché international, même si le taux de couverture des importations tourne toujours autour de 45 % en moyenne contre une chute à 59% en 1996.

Une position nette aussi déficitaire

Si la situation monétaire s’est illustrée en mars 2007 par une amélioration de 11,2 milliards contre 6,02 milliards en février 2007, des avoirs extérieurs nets qui ont atteint 791,9 milliards contre 786,3 milliards, un crédit intérieur en hausse de 30,2 milliards à 1152,4 milliards sous l’impulsion exclusive des crédits à l’économie, en revanche, la Position nette du gouvernement(PNG) sénégalais est toujours en position débitrice de 39,1 milliards de FCfa vis-à-vis du système bancaire contre 22,1 milliards de FCfa soit une détérioration de 12,8 milliards, 48,9 % en variation mensuelle. Sans doute du fait essentiellement d’un accroissement des dettes de l’Etat vis-à-vis du système bancaire et accessoirement par un recul des dépôts de l’Etat vis-à-vis de ce même système bancaire. Par rapport à fin décembre 2006, la PNG se serait ainsi détériorée de 28 milliards.