Alors que les consommateurs se croyaient entraînés, pour un moment encore, dans un cycle vertueux de baisses de prix, la dernière structure des prix des combustibles publiée, samedi dernier, par les services du Ministère de l’Energie, vient leur faire comprendre que cela n’avait été qu’une situation exceptionnelle et provisoire.
La baisse des prix annoncée sur les produits pétroliers, au début du mois de janvier par le ministre du Commerce, à la suite de son président, vient de subir son premier accroc, après la révision à la hausse des prix de certains hydrocarbures, qui a été décidée, le week-end dernier, par le ministère de l’Energie. C’est comme si, l’euphorie passée, les pouvoirs publics voulaient très rapidement, revenir sur les baisses de prix décidées ces dernières semaines.
En effet, d’un seul coup, le Super carburant, l’essence ordinaire et l’essence pirogue voient leurs tarifs croître de plus d’une quarantaine de francs Cfa, tandis que le gasoil résiste un peu mieux, avec une hausse insignifiante, de moins de 5 francs Cfa. Au moment où les consommateurs de l’électricité se plaignent de fortes augmentations de leurs factures, les combustibles les plus utilisés par la Senelec sont ceux qui subissent encore la plus forte hausse. Du Fuel oil au Fuel Senelec, les taux d’augmentations vont de 14,6 à 19,5%. Il n’y a que les utilisateurs des bonbonnes de gaz de 9 kg qui peuvent se plaindre de devoir sortir plus d’argent, eux qui voient leur produit passer de 4 000 à 4 820 francs Cfa.
Il est vrai que, ceux qui utilisent les bonbonnes de 12 kg, pourraient avancer que leur hausse est en valeur absolue, beaucoup plus importante car, leur bouteille va leur coûter dorénavant, 1 145 francs Cfa de plus, en passant à 7 510 francs.
Les dernières baisses de prix dans le domaine des hydrocarbures, datent du 27 décembre de l’année dernière, juste quelques jours avant que le Président Wade ne fasse son adresse à la Nation du 31 décembre dans lequel il demandait à son gouvernement de revoir à la baisse, les prix de certains produits de consommation de base. Cela avait conduit M. Mamadou Diop, à annoncer des mesures de baisses, qualifiées d’importantes, sur bien des produits, dont les combustibles. Mais, ces derniers avaient été inclus a posteriori.
Dans son communiqué justifiant la dernière hausse, le ministère de l’Energie déclare que les prix des combustibles, butanes et fuels sont entraînés par une relative hausse des cours mondiaux, de l’ordre de 25 à 30%, du fait sans doute des grands froids actuellement notés dans l’hemisphère Nord. De plus, ajoute le communiqué : «Ces hausses ont été dopées par une parité dollar/ franc Cfa qui est passée de 481 francs Cfa à 506 francs Cfa, soit une augmentation en valeur absolue de 25 francs Cfa et 5% en valeur relative.» La relative hausse du gasoil a aussi son explication, dans le communiqué du ministère de l’Energie.
Il y est ainsi dit, s’agissant de ce combustible : «Produit principalement consommé sur le marché de la zone Brent, ses cours sur le marché Nord Ouest Europe ont baissé, passant de 446$/tonne à 434 soit une baisse de 12 dollars par tonne correspondant à -2,8% en valeur relative. Cependant, cette baisse a été enrayée par l’augmentation de 5% de la parité Dollar/franc Cfa. Il faut noter que sur ce marché qui est notre marché de référence, le baril de Brent est relativement stable depuis le début de l’année. La moyenne mensuelle étant de 43$.»
Il faut signaler, pour une plus grande compréhension, que les emballages de gaz les plus utilisés par les ménages modestes, à savoir, ceux de 6 kg et de 2,7 kg, ne subissent aucune fluctuation. Cependant, comme pour rappeler que cela ne devrait pas durer, les services du ministère de l’Energie indiquent que «la poursuite de la subvention sur le gaz coûtera à l’Etat un milliard cent millions de francs Cfa en quatre semaines». Donc, à chacun de se preparer en conséquence.
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