La cérémonie officielle de la rentrée solennelle de l’université Gaston Berger a été l’occasion pour le Pr. Djibril Samb de faire une leçon inaugurale sur les théories de la conflictualité. Ils expliquent les crises par les conséquences désastreuses des programmes d’ajustement structurel.
Devant un auditoire fort attentif, composé essentiellement de sommités du monde académique, d’autorités administratives, municipales et d’étudiants, le Pr. Djibril Samb a traité avec brio le thème : « Conflits et crises en Afrique : étiologie, typologie, symptomatologie, prévention et résolution ». Dans son discours, il a laissé entendre, en substance, que les programmes d’ajustement structurel ont secoué, ces dernières années, notre continent, favorisant des conflits et des crises.
Il a rappelé que la Banque mondiale a précisé dans une publication que les guerres civiles en Afrique sont conformes à un modèle mondial qui s’explique par des facteurs économiques et politiques aussi bien que par la diversité ethnique, culturelle et religieuse.
A la lumière de ces écrits, le philosophe a fait remarquer que les analystes de la Banque mondiale ont oublié d’envisager, parmi les facteurs favorisant les conflits, ces programmes d’ajustement structurel et leurs conséquences désastreuses notées en Afrique.
Dans ce même ordre d’idées, il a cité l’accroissement de la pauvreté, le chômage, le délitement et le bouleversement des systèmes éducatifs et sanitaires, les phénomènes d’exclusion sociale, la marginalisation entière ou partielle des classes moyennes. « Dans nombre d’Etats africains, les secteurs stratégiques de l’eau, de l’électricité, du téléphone ont été privatisés et livrés à des sociétés multinationales. L’économie africaine conventionnelle est sous un contrôle encore plus exclusif qu’à l’époque coloniale. Une situation lourde de dangers dans la mesure où elle peut être à l’origine des conflits pouvant déboucher sur des crises très graves », a indiqué le philosophe.
De l’avis du Pr. Djibril Samb, la domination et le contrôle des économies africaines par quelques grands groupes industriels et financiers sont accentués par la globalisation. « Les Etats africains sont mis sous pression et ne peuvent rien définir, ni expliquer réellement une politique économique quelconque. De sorte qu’ils deviennent incapables de répondre à la demande sociale des populations de base. Dès lors, on ne note que des problèmes récurrents dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures, du chômage des jeunes, sans compter le pouvoir absolu qui caractérise les gouvernants africains, le refus de l’alternance politique et le recours à des moyens illégaux de régulation de l’Etat », a expliqué M. Samb.
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