C’est par une lettre envoyée à Samuel Sarr, directeur général de la Senelec, qu’un cadre de la boîte a voulu attirer son attention sur les risques de banqueroute. Travaillant dans le secteur névralgique des finances, ce cadre a campé le décor apocalyptique de la gestion de Samuel Sarr. Dans la lettre, dont nous avons obtenu copie, il donne des détails et des chiffres à vous couper le souffle. Exemple : «On ne peut pas se permettre de dépenser 195 milliards alors qu’on a un chiffre d’affaires de 140 milliards F Cfa. Les contrats à durée déterminée sont passés de 200 à 800 ». La Senelec dirigée par Samuel Sarr, court vers le crash. C’est du moins ce que l’on constate, à la lumière de la lettre rédigée par un des cadres de la boîte. Dans cette correspondance électronique, l’employée fait savoir qu’à «la lecture des différentes charges de la société, en dehors des consommations de combustibles, passées d’environ 41 milliards en 2004 à 71 milliards en 2005, tous les autres postes de charges ont subi entre 2003-2004 et 2004-2005, des hausses inconsidérées. Résultat : un déficit de trésorerie de 13 milliards, malgré la subvention de 23 milliards octroyée par l’Etat du Sénégal pour compenser la hausse du coût du combustible». Pour illustrer ses propos, le cadre en question constate que pour ce qui est du volet transport et déplacement, chiffré à 403 millions F Cfa, «les charges sont passées à 1,173 milliard en 2004, soit un dépassement de 191%. Ce poste a enregistré des hausses suite aux formations à l’extérieur tous azimuts car les perdiem et les billets d’avion sont enregistrés dans ce même poste». Pour ce qui est des frais du personnel, révèle toujours ce cadre, «la Senelec est passée de 7,8 milliards en 2003 à 15 milliards en 2004 et 19 milliards en 2005, soit respectivement, des taux de variations entre 2003 et 2004 de...99%…et entre 2004 et 2005 de 21% ». Mais, pour ce qui est de ce poste, «aussi bien la responsabilité de la Direction générale que celle des agents sont engagées ». Car, remarque l’auteur de la lettre, «beaucoup ont voulu embaucher un parent ou un proche». C’est pourquoi, les contrats à durée déterminée (Cdd), sont passés de 200 à 800. Le poste «Autres services consommés» englobant les frais de publicité, les annonces et insertions publicitaires, les frais de capacités de Manantali et de Gti, la location de groupes de Agreko, les honoraires des experts, est celui sur lequel, «l’entreprise a intérêt de façon urgente, à faire une diminution significative. Il faut arrêter le gaspillage dans ce domaine. Certes, nous avons salué l’amélioration de la communication interne dans l’entreprise, mais les supports sur la campagne vis-à-vis de la clientèle est en dehors de nos réalités et coûtent cher à l’entreprise». De même, souligne la lettre, «il est impérieux d’arrêter la floraison de cabinets extérieurs qui n’ont rien apporté à la Senelec comme l’embauche permanente du cabinet Mazars pour accompagner les comptables dans leurs tâches quotidiennes. C’est une aberration. Un comptable n’a pas besoin d’être accompagné au quotidien». Sur les dépenses de communication, le cadre demande «d’arrêter de donner des portables à tour de bras à n’importe qui. On ne peut pas payer le téléphone des cadres et leur donner à chacun un portable». La correspondance dénonce également, les contrats des sociétés Gti et Agreeko: «il est inadmissible qu’on supporte les charges fixes d’une entreprise, même si elle ne produit pas pour nous. L’entreprise dont le coût de vente est plus cher que celui de production de la Senelec avec toutes les charges et frais généraux d’exploitation. Pour agreeko aussi, il faut revoir le contrat car, la location nous a coûté 10 milliards pour 2005 (tous frais compris dont 5 milliards pour le combustible), au lieu des 2 milliards annoncés. Sur le plan financier, constate-t-on dans la lettre, «la Senelec est retournée à la situation de 2000, voire 2001». Par conséquent, avertit la missive, «il est urgent d’en revenir à une orthodoxie financière et une bonne et saine gestion. On ne peut pas se permettre de dépenser 195 milliards alors qu’on a un chiffre d’affaires de 140 milliards F Cfa. Aujourd’hui notre réalisable (Stocks+compte clients), ne permet plus de faire face aux engagements à court terme (dettes à court terme). Le directeur général Samuel Sarr, dans sa réponse électronique du 8 mai 2006, estimant qu’il s’agit de positions syndicales, répond sèchement à son employée : «Il y a une tribune plus appropriée pour les extérioriser : la rencontre mensuelle avec la convergence syndicale qui constitue un cadre approprié pour échanger sans tabou sur toutes les questions dans l’intérêt exclusif de l’entreprise. C’est la seule bataille qui vaille».
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