Des lobbies affairistes seraient à l’origine du déséquilibre de la balance commerciale du Sénégal, d’après un experts de l’agriculture sénégalaise, Christophe Lesueur, travaillant au « Hub rural » de Dakar, un organisme censé aider les pays de l’UEMOA à se doter de politiques agricoles et de faire converger les politiques agricoles des différents pays. Dans un article lu sur le site en ligne de L’express.fr, M. Lesueur prend l’exemple du riz, denrée principalement prisée par les Sénégalais.
Outre d’importantes recettes fiscales que l’Etat tire de l’importation du riz taxé à l’entrée, de grands groupes réalisent des rentes avec le commerce de la céréale rentrant dans la cuisine principale des ménages. M. Lesueur soutient qu’il y a deux ou trois grosses sociétés d’importation, qui ont des capacités de stockage, des capacités de distribution les rendant incontournables sur le marché sénégalais.
Ces hommes d’affaires opèreraient en oligopolistiques et s’entendraient pour réguler le marché à leur guise et à leur grand profit, mais avec la connivence du milieu politique. Ils se trouvent dès lors dans une position de rente, et sont assez puissants et riches pour « subventionner » le monde politique pour s’assurer ainsi aucune remise en cause de cette position de rente.
De sorte que cette affairisme aux ramifications politiques sont contraire voire s’opposent à l’ambition du Sénégal d’atteindre rapidement une autosuffisance en riz. Ces groupes économiques, qui détiennent des capacités de « persuasion » de la classe politique et en particulier des autorités, sont les ennemis structurels du développement d’une filière de production de riz. Ils feront le nécessaire pour « convaincre » - le cas échéant pour « torpiller » - l’émergence d’une production de riz nationale rivale, conclue l’expert.
Le Sénégal a importé ces dernières années environ 600 000 tonnes de riz par an, contre une production locales d’environ 250 000 tonnes. La riz-dépendance externe du Sénégal a de beau jour.
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