Les perturbations notées ces deux derniers jours (avant-hier et hier) dans la distribution du gasoil ne résultent pas d’une pénurie de gasoil. Mais simplement de problèmes de logistiques liés aux capacités de stockage après la réception de la cargaison importée par la Senelec et entreposée dans les dépôts de la société Total Sénégal. Dès lors, les stocks de produits présents dans le pays sont suffisants pour satisfaire les besoins normaux de consommation. A cet effet, il n’est pas nécessaire que les automobilistes constituent des réserves. Car, outre le danger que cela représente pour la sécurité publique, elles rendent difficiles la gestion de l’approvisionnement des stations service. Dans la mesure où, à l’heure actuelle, une cargaison transportée par le navire (le Flores) importée par la société Shell est en train de décharger 30 000 tonnes de gasoil. Et le 17 septembre prochain à 14H30, un bateau (le Garonne) de 25 000 tonnes de Total est attendu. Mieux, au-delà de la reprise des activités commerciales de la SAR, le Gouvernement est en train de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer un approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers.
Faut-il le rappeler, les réquisitions décidées récemment par le Gouvernement ne concernent pas l’ensemble des produits pétroliers. Car, la décision prise conformément à la loi 98-31, n’a été applicable qu’à une partie du gasoil vendue à la Senelec sous forme de diesel oil pour lui permettre d’impacter positivement sur les niveaux de délestages ayant quelque peu désorganiser la vie économique. Selon le Directeur de l’Energie, Lamine Thioune, ’’depuis que les réquisitions ont été opérées, la quantité de gasoil déclassée au profit de la Senelec tourne autour de 6 000 tonnes. Ainsi, depuis deux jours, les problèmes notés dans l’approvisionnement sont liés à des problèmes de logistiques liés aux capacités de stockage. Car, la cargaison de diesel importé par la Senelec a été déchargée depuis le 7 septembre dernier dans les entrepôts de Total. Ainsi, les problèmes de logistiques liés à l’utilisation et à la réception de cette cargaison, ont conduit Total à reporter l’arrivée de sa cargaison de gasoil’’. A cet effet, le Directeur de l’Energie est formel : ’’à proprement parler, il n’existe pas de pénurie de gasoil au niveau du pays’’. La preuve, poursuit-il, lors de sa dernière réunion avant-hier, les pétroliers ont fait état des disponibilités suffisantes de combustibles chez les autres marketeurs, notamment Mobil, Shell et Total.
Cargaison séquentielle
’’Actuellement, une cargaison de 30 000 tonnes de gasoil importée par Shell est en train d’être déchargée depuis dimanche dernier. Le bateau (le Flores) qui le transporte est visible au Port de Dakar. Et, en dehors de cela, il y a aussi des disponibilités en soutes’’, explique t-il.
De l’avis de M. Thioune, c’est à la faveur de la réception de la quantité de gasoil de Senelec dans les bacs de Total, qu’il y a eu toute une rumeur sur la rupture prochaine du carburant. ’’Alors, les gens se sont rués vers les stations. Et comme Total occupe près de 56 % du réseau, cela s’est répercuté sur les niveaux d’approvisionnement’’, ajoute t-il. Car, en raison, précise t-il, ’’en raison des capacités de stockages qui existent dans le pays, l’approvisionnement en produits pétroliers est organisé par cargaison séquentielle.
Il s’est trouvé que, le temps que la Senelec réceptionne son bateau, les gens emportés par la rumeur, se sont rués vers les stations d’essence pour faire le plein. Alors que les sorties journalières au niveau des dépôts n’ont pas changé’’. Ainsi, affirme t-il, le processus de mise à disposition du carburant au niveau des stations a été totalement déréglé. ’’D’autant plus qu’en prévoyant son bateau pour le 17 septembre prochain, Total avait bien calculé que le temps que Senelec allait prendre pour enlever sa cargaison. C’est la raison pour laquelle, les disponibilités sur son réseau auraient du couvrir les besoins jusqu’au 17 septembre avec l’arrivée de la nouvelle cargaison’’.
Aujourd’hui, cette perturbation a fini de dérégler le système de mise à disposition du diesel au niveau des stations d’essence. ’’Mais, encore une fois, il y a assez de disponibilités de gasoil pour approvisionner correctement le pays’’, fait remarquer M. Thioune. D’autant plus qu’avec la reprise prochaine des activités, la SAR va pouvoir importer des produits pétroliers, et reprendre ses parts de marché. En attendant, l’Etat est en discussion très avancée avec les actionnaires, pour trouver une solution juste, durable et équitable au profit de cette entreprise qui doit rester un instrument de souveraineté nationale.
Retour à la normale
Les compagnies pétrolières ont du gasoil dans leurs soutes. Le seul problème, c’est la mise à disponibilité du produit dans les stations d’essence. Aujourd’hui, grâce aux accords intervenus entre les différents marketeurs, des solutions ont été trouvées pour un approvisionnement correct du marché. Pour preuve, il a été opéré hier, dans l’après-midi, vers les coûts de 16 heures, au transfert de près de 3000 tonnes de gasoil de Shell vers Total pour lui permettre d’approvisionner correctement son réseau sur toute l’étendue du territoire national. Et à cet effet, c’est un suivi très régulier qui est fait au niveau de la Direction de l’Energie pour éviter toute rupture dans la chaîne de transmission des produits pétroliers. D’autant plus qu’il s’agit d’une question d’intérêt national. Etant entendu que c’est la compétitivité de l’économie nationale qui est en jeu. Car, une rupture à l’échelle nationale de produits pétroliers pourrait être catastrophique pour le Sénégal. Fort heureusement, au niveau du ministère de l’Energie et plus particulièrement à la Direction de l’Energie, c’est un défi que de travailler pour l’approvisionner correct du Sénégal en produits pétroliers. Et sur toute l’étendue du territoire.
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