Leur apport permet à l’Etat de réduire de près de 6% les efforts qu’il consacre à la lutte contre la pauvreté. L’étude de la Dpee démontre le caractère indispensable des émigrés.
Les transferts d’argent permettent de réduire les efforts de l’Etat dans l’éradication de la pauvreté. L’étude sur l’impact des transferts d’argent précise que le volume d’argent, qui entre par le biais des transferts, influe pour près de 6% dans la profondeur de la pauvreté. Les pouvoirs publics comme les organisations, qui s’impliquent dans les programmes de lutte contre la pauvreté, doivent donc une fière chandelle aux Modou-Modou et aux Fatou-Fatou qui, parfois, contribuent pour une bonne partie aux revenus de certaines familles. Sans leur apport, les autorités de ce pays auraient encore bien de difficultés à s’en sortir, si l’on en juge par les travaux de la Dpee. Mais, il faut néanmoins se désoler de la révélation de l’étude, selon laquelle ce ne sont pas généralement les ménages les plus pauvres qui profitent de ces transferts d’argent. L’étude de la Direction de la prévision et des études économiques établit l’écart entre le niveau de vie des ménages qui bénéficient des transferts et ceux qui n’en reçoivent pas, à 41,39%. «Ce résultat indique que les transferts creusent davantage l’écart de revenu entre pauvres et non pauvres.»
Car l’étude met en évidence «une évolution croissante de l’effet des transferts en fonction du revenu». Pour dire que la probabilité de recevoir un transfert est d’autant plus élevée «que le revenu est élevé». Les chercheurs de la Dpee ajoutent même que «cet effet est très important chez les plus riches», car chez ces derniers, les moyens disponibles pour envoyer des membres à l’étranger sont plus élevés et donc les transferts reçus augmentent en conséquence.
Le document précise que «les expatriés issus des classes de revenus riches ont tendance à envoyer des fonds pour maintenir un niveau de vie confortable. Par contre, la classe de revenu correspondant aux ménages les plus pauvres affiche un impact négatif de 24,3% ; ce qui signifie qu’il est plus avantageux pour les migrants de cette catégorie de rester travailler sur place». L’autre explication avancée est que l’émigration a un coût pour tout le monde. L’envoi et le retrait de fonds nécessitent des moyens financiers importants. Par ailleurs, avance le document, en guise d’explication, «un ménage pauvre éprouve généralement plus de difficulté à utiliser un moyen de communication pour solliciter l’aide de l’extérieur (…) Ainsi, le revenu peut être vu comme une contrainte pesant sur les transferts».
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