Face à la crise à Air Sénégal : Le chef de l'Etat convoque le Pdg de la Ram à Dakar

Tout porte à croire que la gestion d’Air Sénégal International dont la tête du Dg a été réclamée par les travailleurs et les administrateurs sénégalais de la compagnie, sera au centre de la rencontre entre le chef de l’Etat et le Pdg de la Ram attendu à Dakar demain, dimanche.

Le président-directeur général du Groupe Royal Air Maroc (Ram), Driss Benhima, sera reçu, lundi prochain, 9 avril, par le président de la République. Selon des sources contactées à Rabat, c’est Me Abdoulaye Wade qui a convoqué le Pdg de la Ram à Dakar. Driss Benhima, qui se trouve actuellement à Paris, foulera le tarmac de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, ce dimanche, en provenance de la capitale française.

L’audience avec le président de la République portera, pour l’essentiel, sur la crise d’Air Sénégal International, une filiale du groupe marocain. Tout porte à croire que la gestion d’Air Sénégal International sera au centre de la rencontre entre le chef de l’Etat et le Pdg de la Ram. Une gestion que les travailleurs ont décriée, en décrétant récemment une grève de 48 heures. Un mouvement d’humeur qui a provoqué un trou d’air pour la filiale de la Ram, dont la santé financière est aujourd’hui fragile.

En effet, Air Sénégal International enregistre des pertes estimées à 1,2 milliard de francs Cfa sur la desserte Dakar-Milan (Italie). Sur Malpenza, le gap est chiffré à 80 millions de francs Cfa par jour. D’où un cumul de 1,2 milliard de francs entre 2006 et le premier trimestre de 2007. Pire, les découverts bancaires sont de 4 milliards de francs Cfa, le préjudice financier des deux jours de grève est de 500 millions de francs Cfa, le ratio personnel/avion est au-dessus des normes édictées. Il est de 150 employés par appareil parce qu'Air Sénégal International compte 605 agents et quatre avions.

Les revendications des travailleurs portaient essentiellement sur la revalorisation des salaires et l’intégration des intérimaires. Ce que la direction a rejeté, prétextant de la situation financière de la compagnie.

Néanmoins, son directeur général, qui avait appelé à l’apaisement, à travers nos colonnes, n’écarte pas l’idée de revoir les conditions de travail de ses employés, une fois les finances qu'Air Sénégal International seront au vert.

Quittera, quittera pas... Le directeur général Mohamed El Yaalaoui est dans une position difficile. Les travailleurs ont réclamé son départ à la tête de la compagnie. Et lors du dernier Conseil d’administration tenu à Dakar, au lendemain de la grève des 26 et 27 mars dernier, les administrateurs sénégalais auraient emprunté le même cockpit que les travailleurs. Il n’en demeure pas moins que M. Yaalaoui bénéficie toujours de la confiance de la direction de la Ram, à en croire une source au Maroc.

Le Conseil d’administration a décidé, à l’issue de cette réunion, que tout soit mis en œuvre pour sortir Air Sénégal International des difficultés. Le plan de redressement élaboré par la direction générale a été à l’origine des zones de turbulences. Un plan qui vise la suppression des dessertes dites déficitaires.

Le Groupe Royal Air Maroc est devenu un immense groupe de sociétés, une pieuvre comptant six pôles d'activités et possédant un grand nombre de filiales en tous genres. Il est considéré comme l'un des gros ‘moteurs’ de l'économie du royaume du Maroc et il est une fierté du pays. Le Groupe a toujours été à l'avant-garde des innovations technologiques.