FERMES REVA : Le travail de la terre devient un business pour les jeunes

Le ministre de l’Agriculture Fatou Gaye Sarr a visité les fermes Reva, les 26 et 27 mars derniers, où de jeunes banlieusards et des habitants de ces terroirs font de l’agrobusiness.

Les jeunes de la ferme de Ngomène affichent le sourire. Sur une prévision au moment de l’ensemencement de 20 tonnes de melons à l’hectare, ils récolteront 40 tonnes. Le double ! Arborant fièrement des tee-shirts sur lesquels est écrit au dos « l’agriculture, le nouveau business », ils ont accueilli vendredi dernier, dans la joie, le ministre de l’Agriculture, Mme Fatou Gaye Sarr, et sa délégation. Ces jeunes dont une partie est originaire de la banlieue dakaroise, ont fait de ce slogan une réalité, à la grande satisfaction de l’Agence Reva (Retour à la terre), la structure chargée de les accompagner. Dans les fermes de Darou Ndoye, dans le département de Tivaouane, Ndiéguène, Djilakh et Kirène, dans le département de Thiès, l’accueil est le même, empreint d’un sentiment de reconnaissance. L’agriculture est en train de changer de visage dans ces fermes où les activités agricoles sont pratiquées toute l’année, sur de vastes exploitations agricoles de 13 à 60 hectares.

Les préalables : maîtrise de l’eau et commercialisation

Il a fallu cependant trouver des solutions aux problèmes de la maîtrise de l’eau et de la commercialisation. Ce qui a nécessité d’abord l’installation d’un forage équipé et la pose d’un réseau d’irrigation au goutte-à-goutte ou par aspersion, selon la nature de l’eau. Il a fallu également aménager les sites, installer des clôtures métalliques et réaliser une piste latéritique pour faciliter l’accès aux fermes. « La combinaison de ces différents éléments peut donner des résultats satisfaisants », se félicite le ministre qui souligne qu’il y a de la place pour tout le monde. « On a la terre, l’eau et les hommes », ajoute-t-elle.

Selon les deux types de productions, les démarches de commercialisation diffèrent. Pour les spéculations destinées à l’exportation comme le melon, les haricots verts, les produits sont vendus avant d’être semés. « Nous nous arrangeons pour qu’il y ait un contrat avant. Tous les pays modernes qui font de l’agriculture travaillent ainsi. On vend avant de semer », explique M. Sarr, directeur de l’agence Reva. S’agissant des productions destinées au marché local, les producteurs sèment des cultures qui présenteront les meilleurs prix. Dès l’ensemencement, l’Agence « Reva » les assiste par des services conseils et d’accompagnement en vue de leur trouver les meilleurs marchés avant la récolte. Cela se traduit par des revenus intéressants. Aujourd’hui, dans ces fermes, un agriculteur peut gagner tous les quatre mois, 600.000 francs Cfa, soit 150.000 francs par mois « Si tous les jours, dans un secteur économique, on avait de tels niveaux de revenus, le Sénégal sortirait très rapidement de l’ornière », affirme El Malick Sarr.

Le souhait de l’Agence « Reva » est d’amorcer un retour du citadin vers le rural car on ne fera plus de l’agriculture parce qu’on est rural, mais parce qu’on veut gagner de l’argent. « L’agriculture ne sera plus le fait des ruraux mais de tous ceux qui ont besoin d’une activité rémunératrice durable », martèle le directeur de l’Agence Reva qui ajoute que ces jeunes qui viennent des banlieues souhaitent déjà l’agrandissement des surfaces cultivées.