A Kaolack, la chaleur avec ses désagréments fait beaucoup de malheureux d’une part mais aussi des heureux du côté des vendeurs d’eau fraîche et de glace. C’est la période faste. La vente de rafraîchissements a atteint des proportions jamais égalées.
A Kaolack, le mois d’avril a toujours été le mois annonciateur de la grande chaleur qui précède l’hivernage. Le mois de mai confirme, car le thermomètre refuse depuis quelques jours de descendre des 40°. Ces derniers jours, dès 9 heures, le matin, le thermomètre vacille entre 42 et 43° à l’ombre. Les Kaolackois dans la tourmente ne savent plus à quel saint se vouer dans cette fournaise. Dans les bureaux dépourvus de ventilation encore moins de climatiseurs, c’est le feu qui couve. Les agents sont obligés de faire le service minimum. Au moment où la glace est introuvable...
Les populations pourtant habituées à la chaleur, se posent des questions, car, la seule fabrique de glace et les revendeurs sont non seulement les seuls bénéficiaires dans cette situation, mais leur offre est largement inférieure à la demande et ils sont submergés par la clientèle. Ici, ce n’est qu’en buvant de l’eau fraîche à défaut de s’en asperger, ou en s’éventant, qu’on a la sensation d’échapper à la forte chaleur. En attendant, la débrouille est de mise et pour ne pas tomber sous le coup de la chaleur, l’ombre des arbres touffus, devient étroite pour accueillir des gens fuyant la chaleur étouffante des maisons. Pour Tapha Ndiaye élève instituteur à l’E.F.I, « tous les moyens sont bons pour un bon coup de fraîcheur ». Des personnes de bonne volonté comme S. Mbaye Kassé, un aventurier qui déclare avoir vécu cette situation au Mali se hasarde volontiers devant ses voisins du quartier de Boustane à quelques recommandations pour prévenir les dangers liés aux fortes chaleurs.
« Protégez-vous de la chaleur en fermant les volets et les fenêtres le jour, en les ouvrant la nuit », préconise-t-il. Il ajoute : « restez chez vous si possible aux heures les plus chaudes, dans une pièce rafraîchie, et restez au moins deux heures dans un endroit climatisé ou à défaut dans un lieu ombragé ou frais à proximité de votre domicile ». Pour le Dr S.Ndiaye de l’hôpital régional, « il faut porter des vêtements légers de couleur claire s’humidifier régulièrement, boire et manger mais surtout éviter la prise de l’alcool ». Dans les quelques quartiers que nous avons visité pour recueillir auprès des populations leurs réactions par rapport à cette canicule, c’est le même constat. La glace vendue à prix d’or en ville le sachet de 50 frs coûte deux fois plus et dans certaines localités est insuffisante, si on arrive à la voir.
En dehors de la production pour la consommation dans les maisons, la seule fabrique de glace au marché central aux poissons ne fait que deux moulages par jour et produit ainsi 432 barres par jour. Une barre est écoulée à 700 francs. Une offre largement inférieure à la demande, si l’on sait que ce qui reste après la part des boulangeries et des produits halieutiques à conserver ne’est pas consistant pour satisfaire la population.
Augmenter la production
Le directeur du marché central au poisson, Moustapha Ndiaye nous a fait comprendre qu’il envisage l’augmentation de la production par l’obtention d’un autre compresseur de la part des partenaires japonais. Certains Kaolackois très au fait des conséquences de la chaleur achètent tôt le matin la quantité nécessaire à leur consommation pour toute la journée, contrairement à d’autres qui font le porte-à-porte à la quête de glace pour se rafraîchir. Il faut dire aussi que les cérémonies de baptêmes, de mariages et de deuils sont les plus prisées par certains revendeurs qui écoulent la barre avec une surenchère de 800 francs à1000 francs, selon l’éloignement de la localité par rapport au marché.
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