Elle l’a l’habitude de couper le courant à ses clients mauvais payeurs, mais c’est à son tour d’être coupé. C’est la Senelec qui, pour n’avoir pas payé une facture à son fournisseur la Gti, a été privée de 50 mégawatts d’électricité. les conséquences sont que les délestages sont plus récurrentes et plus longues. Et son directeur général de se décharger sur les termes du contrat avant d’évoquer des solutions palliatives.
Les promesses fermes alors faites pour annoncer la fin heureuse des délestages n’ont pas été tenues. Pis, la situation s’est empiré depuis quelques jours. Mais, cette fois-ci, ce n’est pas un défaut de production d’énergie ou la vétusté des installations électriques de la Senelec qui en sont les causes. L’arroseur est arrosé. La Senelec qui avait habitué ses abonnés, mauvais payeurs, aux coupures de jus, est à son tour coupée, depuis le 14 août dernier, par son fournisseur, la Gti installée au Cap des biches.
En effet, pour une facture impayée d’un montant de 2,8 milliards de francs Cfa, la Gti a décidé de ne plus fournir de l’électricité à la Senelec. Une situation très fâcheuse pour la Senelec si l’on sait que sa capacité de production ne peut satisfaire la demande de ses clients. Le directeur général de la Senelec, Samuel Sarr, accroché, hier, à la sortie d’une réunion avec les syndicalistes au Cap des Biches, confirme l’information.
Selon M. Sarr, «la Gti, qui fournissait 50 mégawatts à la Senelec a arrêté de produire parce qu’on lui doit 2,8 milliards de francs Cfa. Ce fournisseur dit qu’il n’a plus de ligne de crédits. Alors, si on paye pas, il coupe et c’est ce qu’il a fait». Il fait remarquer que «l’échéance de la facture à payer à la Gti devait expirer le 23 août et la Senelec n’a pas payé». Seulement, explique-t-il que ce défaut de paiement résulte des incompréhensions contenues dans le contrat qui lie les deux société : «Depuis le début du contrat en 1999, la Senelec n’a jamais été capable de payer en 45 jours comme l’exige le contrat. Nos clients paient en 90 jours et la Gti veut qu’on lui paie en 45 jours. Ce n’est pas possible, d’où un dysfonctionnement depuis le début du contrat.»
Toutefois Samuel Sarr mesure les conséquences de la mesure de la Gti chez les clients. Et pour minorer les désagréments causés, il précise qu’une des solutions a trait à la demande faite par la Senelec à Manantaly de leur fournir un peu plus. En sus, il confie : «Nous avons accéléré les travaux entrepris dans nos centrales déjà existantes parce que ces centrales étaient à l’arrêt pour des travaux de maintenance. Il y a aussi les 60 mégawatts de Bel-Air qui seront disponibles le 9 septembre ainsi que Kounoune. Et quand on aura démarré cette production à cette date, on n’aura plus besoin de Gti. C’est ce que Gti a compris pour nous le faire payer en créant cette situation. Mais, que l’on sache que nous aurons 127 mégawatts de plus d’ici le mois d’octobre.»
Par ailleurs, M. Sarr révèle d’une demande de révision du contrat qui les lie à Gti mais, il regrette que «cette dernière s’obstine à refuser de changer le point relatif à la durée de la facturation à l’image de Kounoune 1». Mais, Samuel Sarr tient à préciser que si le fournisseur ne concède pas à la demande révision, «la Senelec, même si elle le souhaite pas, sera obligé de résilier le contrat. Car, le fournisseur n’est pas conciliant par rapport à cet aspect du contrat». En effet, se convainc-t-il : «La Gti n’est rien et ne peut rien sans la Senelec.»
0 Commentaires
Participer à la Discussion