Financé à hauteur de 100 milliards de francs par la Banque mondiale, le Programme national de développement local commence déjà à faire couler beaucoup de salive. La candidature annoncée du conseiller technique du Premier ministre ne serait pas rassurante. Présenté comme le poulain de Macky Sall, Cheikh Awa Balla Fall est contesté bien qu'il fasse partie des cinq candidats retenus après présélection, sur les soixante de départ.
Le Secrétariat exécutif du Programme national de développement local (Pndl) fait l'objet de toutes les convoitises. Présenté comme le candidat du Premier ministre, Cheikh Awa Balla Fall est loin de faire l'unanimité. Le conseiller technique de Macky Sall espère pouvoir compter sur son mentor pour occuper le Secrétariat exécutif du Pndl. Même s'il a été classé 4e exae-quo, certaines sources craignent qu'il ne soit parachuté à ce juteux poste.
Les cinq candidats retenus après présélection sont, entre autres, Mme Khady Fall Ndiaye, directrice générale de l'Afds, et Cheikh Awa Balla Fall, classés respectivement 1ère et 4e exae-quo. La dernière phase de sélection portait sur l'entretien avec le cabinet chargé du choix du secrétaire exécutif du Pndl, le cabinet Adira dirigé par Mame Thierno Mbacké. L'entretien qui s'est déroulé le 18 février dernier, était une phase décisive dans le processus. Contre toute attente, la Primature aurait demandé qu'on lui propose les trois premiers candidats, au lieu du seul candidat arrivé premier à l'issue des présélections. Or, un candidat arrivé 4e ou 5e peut gagner une place.
Pourquoi la Primature a-t-elle fait cette proposition ? La réponse, selon des sources proches du dossier, est que le chef du gouvernement espère voir son poulain gagner une place. Seulement, ce dernier qui se trouve être son conseiller technique était celui-là même qui était chargé de recevoir les manifestations d'intérêt, selon l'Avis des manifestations d'intérêt pour la sélection de consultants par les emprunteurs de la banque (Banque mondiale) publié dans le quotidien national Le Soleil, dans son édition du mardi 11 octobre 2005. Par conséquent, avancent ses détracteurs, le Cheikh Awa Balla Fall ne devrait pas pouvoir être juge et partie.
L'une des conditions de négociations du Programme national de développement local est la réforme des Agences régionales de développement (Ard). Cependant, le décret qui devait être signé, ne l'était pas jusqu'à hier. Alors que le début des négociations est prévu ce mardi et que les résultats définitifs de la sélection sont attendus dans les prochains jours. D'ailleurs, le Premier ministre avait présenté au dernier Conseil des ministres les axes et composantes du Pndl et informé du démarrage, à compter de ce 21 février, des négociations sur l'appui de la Banque mondiale audit programme. Le Premier ministre avait, par la même occasion, exposé les enjeux et les orientations qui fondent le Pndl, ainsi que les mesures institutionnelles envisagées pour la coordination, notamment la restructuration des Ard.
La raison invoquée dans le retard noté dans la publication du décret est que le choix du secrétaire exécutif du Pndl divise le Premier ministre, Macky Sall, et son ministre d'Etat, Aminata Tall. Des contempteurs du chef du gouvernement parlent d'une volonté d'accaparement de ce dernier qui menacerait aujourd'hui le Pndl. Un programme financé à près de 100 milliards de francs Cfa par la Banque mondiale.
Pour rendre plus huilée la machine de ce programme, des termes de références pour une mission d'appui ponctuel d'assistance au démarrage du Pndl ont été élaborés. En cas de sélection, le conseiller technique du Premier ministre bénéficiera d'un assistant. Il sera chargé de toutes les tâches techniques. Le consultant partagera son temps en fonction des demandes exprimées par le Secrétariat exécutif, selon les termes de la note dont nous avons copie.
Joint hier, aux environs 19 h 15, le trop controversé candidat du Premier ministre a fait montre d'un manque d'urbanité. En effet, Cheikh Awa Balla Fall a attendu qu'on lui expose le motif de notre coup de fil pour nous raccrocher au nez. Sans d'autre forme de procès. Après maints rappels, le conseiller technique du Premier ministre nous laissait toujours avec sa boîte vocale.
Rappelons que le Programme national de développement local est la synthèse du Programme national d’infrastructures rurales (Pnir) et de l’Agence du fonds de développement social (Afds). L’option du gouvernement est d’articuler le Pndl dans la Stratégie de croissance accélérée. Ainsi que le soulignait le Premier ministre lors de l'assemblée générale de l'Union des associations d'élus locaux tenue la semaine dernière. Macky Sall soulignait que "la communauté rurale, du fait de sa légitimité populaire, doit être le réceptacle du Pndl, pour que les fonds destinés aux investissements arrivent à bon port". Faudrait-il aussi mettre les gens qu'il faut à la place qu'il faut ?
La démarche recherchée à travers le Pndl est de mettre les collectivités locales au cœur du développement local, afin de mettre le Sénégal sur l’atteinte des Objectifs de développement du millénaire, relevait le Premier ministre.
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