La Justice et la police doivent prendre leurs responsabilités dans les affaires de corruption relatées à longueur de journée dans la presse. C'est le sentiment du chef de la délégation de l'Union européenne, Gilles Hervio, qui estime que «la corruption, c'est le problème de la Justice qui peut se prononcer et de la police qui peut faire des enquêtes pour parvenir à établir les faits».
Gilles Hervio a le même regard sur l'affaire des 20 milliards de francs Cfa de commissions dans la vente de la troisième licence de téléphonie, que sur les autres affaires de corruption relatées dans la presse, ces derniers temps. Hier, en marge de la signature d'une convention entre le ministre des Finances et l'Agence française de développement (Afd), le Chef de la Délégation de l'Union européenne a affirmé qu'«il est évident que la corruption, c'est le problème de la Justice qui peut se prononcer et de la police qui peut faire des enquêtes pour parvenir à établir les faits». «On espère que les institutions au Sénégal vont fonctionner pour examiner, selon les procédures, les plaintes qui peuvent avoir été émises», a poursuivi Gilles Hervio qui précise toutefois : «Il faut toujours être extrêmement prudent sur ces histoires. C'est très facile de dénoncer des choses. Après il faut un travail professionnel de police et de justice pour voir s'il y a un bien fondé dans les accusations. Ce n'est en tout cas pas le travail des bailleurs de fonds». Mais, ajoute-t-il, «en tant que partenaires du Sénégal, ce qu'on souhaite, c'est que ces institutions qui sont en place fonctionnent et jouent leurs rôles sur les affaires en général. Que les poursuites soient faites quand il y a un besoin de poursuivre et d'approfondir. Et que les jugements soient portés pour dire si effectivement il y a eu corruption ou pas».
C'est dans ce sens que le diplomate a salué les progrès faits avec la transmission au ministère de la Justice des rapports de la Commission de lutte contre la corruption et de la Cellule nationale de traitement de l'information financière (Centif). «Au Sénégal, c'est vrai qu'on a dit à plusieurs reprises que la Commission de lutte contre la corruption avait une activité qui nous semblait relativement faible. On a eu l'impression qu'elle a produit un rapport et que ce rapport aurait été transmis au ministère de là Justice, de même que le rapport de la Centif pour qu'il y ait un examen par la justice de ces affaires. Effectivement c'est un progrès, parce qu'avant, les rapports étaient gardés. Mais que ce progrès puisse aboutir sur des actions réelles pour montrer qu'au Sénégal, on n'accepte pas la corruption quand elle est révélée», a soutenu Gilles Hervio qui précise toutefois que «la question de la lutte contre la corruption, elle existe dans tous les pays y compris en Europe où elle fait l'objet de beaucoup de discussions, beaucoup d'attente, et beaucoup de papiers ont trait à cette question».
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