INVESTISSEMENT AU SÉNÉGAL : Une coordination pour favoriser l’apport des émigrés

Des efforts de coordination sont à faire pour favoriser l’apport des émigrés dans le développement du pays. C’est ce qui ressort de la visio-conférence organisée lundi à Dakar, qui réunissait des Sénégalais de la diaspora, des membres du gouvernement et d’autres acteurs de l’émigration.

Le constat est général. Bon nombre de Sénégalais de la diaspora veulent investir au Sénégal. Mais à qui doivent-ils s’adresser pour faire le premier pas ? Cette question a été soulevée hier pour demander une meilleure coordination des actions entreprises en faveur de ces Sénégalais. C’était au cours d’une visio-conférence organisée par l’Organisation internationale des migrations (Oim) regroupant autour d’Oumar Khassimou Dia, ministre des Sénégalais de l’extérieur, de ses collègues Abdourahim Agne, chargé de la Microfinance et Omar Sarr de l’Habitat et du patrimoine bâti, des représentants du Pnud et des organisations patronales.

Mme Ndioro Ndiaye, Directeur adjoint de l’Oim, Cheikh Sadibou Fall, Ambassadeur du Sénégal en Italie, et les Sénégalais de la diaspora ont également participé depuis Rome, à ce dialogue. Le sujet portait sur le thème : “ perspectives concrètes de la diaspora sénégalaise en Italie et sa contribution dans le développement du secteur privé au Sénégal ”. Oumar Khassimou Dia a reconnu les problèmes de coordination des activités des émigrés. “ Il n’y a pas une association générale qui puisse regrouper tous les expatriés d’un même pays ”, a-t-il déploré. Selon lui, il y a lieu de coordonner, mais aussi de former les émigrés pour les mettre au courant de tout ce qui se fait dans les procédures pour investir au Sénégal.

La diaspora a aussi soulevé les difficultés d’accès au logement. Le ministre Oumar Sarr a déclaré que le gouvernement est en train de dérouler des programmes pour trouver une solution à cette situation à travers l’organisation de « Salons de l’habitat » dans les villes européennes où les Sénégalais ont installé leurs quartiers. Mais s’agissant de la construction en milieu rural, il a admis que des efforts restent à faire. En ce qui concerne l’investissement à travers la création de petites et moyennes entreprises, la diaspora a posé l’absence d’informations. Une position qu’elle partage avec Mbagnick Diop du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds). Il souligne que beaucoup d’émigrés aspirent à revenir au Sénégal. Mais ils peinent à trouver des réponses aux questions liées « aux procédures et lieux d’investissement ». C’est pourquoi ils ont tendance à retourner vers l’immobilier. Ce qui ne crée ni valeur ajoutée ni emploi, selon Mbagnick Diop. Pour le responsable du Meds, il y a une campagne de communication à mener pour faire comprendre les rouages liés à l’investissement au Sénégal.

Le Directeur de la Coopération italienne a, pour sa part, déclaré que la situation des Sénégalais de la diaspora constitue un axe stratégique lié à la coopération au Sénégal. Marco Platzer a souligné que la diaspora sénégalaise d’Italie est très active et constitue une richesse pour le Sénégal. “ Les émigrés sénégalais ont établi des liens étroits avec la société civile italienne ”, explique-t-il, ajoutant que ce sont des relations très fortes que la coopération italienne souhaite valoriser pour le développement du pays. Le représentant de l’Oim a proposé la création d’un point focal. Il a demandé aux ministères concernés de désigner des représentants pour la poursuite du dialogue autour de la situation des émigrés. Il s’agit, selon lui, de travailler avec tous les acteurs de la migration pour trouver des réponses aux interrogations des Sénégalais de l’extérieur.