On est loin de l’épilogue dans l’affaire relative à la hausse du prix du pain. Après les boulangers qui justifient la hausse du prix du pain par leur manque à gagner et les charges sur le plan salarial, voilà que les ouvriers boulangers sortent de leur réserve pour dénoncer les pratiques de leurs patrons. Réuni hier au siège de l’Unsas, le Syndicat professionnel des ouvriers boulangers (Syprobos) a donné sa véritable vision dans cette affaire dite du pain.
Le Syndicat professionnel des ouvriers boulangers (Syprobos) affilié à l’Unsas, est sorti hier de sa réserve pour hausser le ton face à ce qu’on peut appeler la crise du pain et la dégradation des conditions de vie et de travail dans le secteur. Dans la déclaration lue par Mamadou Diop «Castro», Secrétaire général adjoint de l’Unsas, le Syprobos indique que «force est de constater que le gouvernement n’a pas tenu compte des avis aussi bien des syndicats ouvriers boulangers que ceux exprimés par les associations consuméristes parce que les prix homologués n’intègrent pas plusieurs paramètres dont les salaires et la qualité du produit». Ainsi l’Unsas dit son intention d’engager la bataille à deux niveaux.
Elle entend d’abord, déposer un recours auprès du Conseil national de la Consommation aux fins de révision de la structuration des prix, car estime-elle, la convocation de cet organisme peut entraîner une restructuration plus poussée de ce secteur en crise depuis plusieurs années. Faisant une analyse profonde de la situation, les camarades du secrétaire général Abdourahmane Diop, soulignent que cette crise est marquée par une concurrence malsaine qui découle des implantations anarchiques d’unités de boulangerie entravant toutes les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire, l’absence de contrôle liée aux implantations de kiosques, le non respect de la législation du travail en termes de sécurité sociale, des obligations sociales et fiscales. Il s’y ajoute, selon toujours le Syprobos, la mauvaise qualité du pain vendu du fait de la non-qualification, reste tributaire de statut précaire ou de simples apprentis employés à la plaquer de véritables ouvriers malgré l’obsolescence de la convention collective des ouvriers boulangers datant de 1949.
Autant de problèmes qui font qu’il est nécessaire aujourd’hui de se mettre autour d’une table pour trouver des solutions. L’autre problème soulevé par les ouvriers est lié à l’absence de complicité avec leurs employeurs. «Les patrons ne nous demandent pas notre avis quant ils font des actions. Les rapports ouvriers boulangers et le patronat ne sont pas au bout fixe du fait de l’exploitation sur le plan salarial. Nous sommes aussi des consommateurs au męme titre que les autres». C’est en substance ce que disent ces ouvriers qui déclarent ne pas vouloir ętre les dindons de la farce comme souligné par «Castro». à cet effet, ils soulignent que ce que les patrons de boulangeries déclarent pour justifier la hausse des prix du pain n’est pas conforme à la réalité parce que les salaires ne sont pas corrects et qu’il n’y a pas d’embauche.
Se situant aujourd’hui entre le marteau et l'enclume, les ouvriers boulangers restent convaincus qu’il faut s’attaquer aux problèmes de fond qui selon eux ne signifient pas non seulement assainissement du secteur, mais revoir toute la réglementation qui l’organise. Ils estiment que la pléthore d’unités de boulangeries n’a ni réglé le problème du chômage, ni amélioré les conditions alimentaires des populations. à l’endroit de l’État, le Syprobos fait savoir qu’il n’a pas avancé dans la recherche de produits de substitution face à cette crise du pain et de la farine. «Le gouvernement a montré jusqu’oů il était capable de subventionner les prix de la farine, à franchir certains seuils dans la limite du supportable», a-il laissé entendre.
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