Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

L’ETAT PASSE DE 57,2 A 65 % DANS LE CAPITAL DE LA SAR … Et va y injecter 95 milliards FCfa en 2008

Single Post
L’ETAT PASSE DE 57,2 A 65 % DANS LE CAPITAL DE LA SAR … Et va y injecter 95 milliards FCfa en 2008

Après avoir racheté dans un premier temps les parts des Majors Shell et Mobil et devenu actionnaire majoritaire dans le capital social de la très stratégique Société africaine de raffinage (Sar) avec 57, 2 % des parts, un nouveau pacte d’actionnariat vient de porter ce taux à 65 % au détriment du major français « Total ». Le gouvernement du Sénégal, qui reprend ainsi en main la seule raffinerie du pays, compte de ce fait injecter en 2008 la bagatelle de 144 millions d’euros, environ 95 milliards FCfa, pour sécuriser durablement l’approvisionnement en hydrocarbures du pays. La réunion du conseil d’administration de la société convoquée pour mardi prochain, 22 janvier 2008, jour de l’inauguration de la centrale thermique de 60 MW de Kounoune, devrait faire part de la nouvelle à qui de droit et voir une « tropicalisation » de son personnel dirigeant. 

Des capacités de stockage limitées, une logistique de réception des produits pétroliers et du gaz inappropriée, des incidences néfastes à tout point de vue de la flambée du brut notamment sur la situation financière de la Sar, un schéma de raffinage démodé… ont constitué autant de contraintes persistantes qui ont grandement perturbé le système d’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Qui, plus est, la libéralisation et la concurrence dans les différents segments de l’industrie pétrolière ont quasiment plombé toute l’activité la société. Autant de difficultés cumulées qui auront conduit à l’arrêt des activités de raffinage pendant neuf mois en 2006.

Les besoins globaux s’élèvent à 446 milliards F Cfa

Aussi, pour faire face à toutes ces contraintes, une restructuration technique de la Sar a été enclenchée par le gouvernement. En effet, dans le cadre d’un Plan global de redressement du secteur de l’énergie (Prse), dont les besoins d’appui et de financement s’élèvent à 1587 milliards FCfa, il a été arrêté un programme d’urgence d’investissements de 446 milliards FCfa pour combler l’important retard d’investissements dans le sous-secteur des hydrocarbures. Sur ce montant, le gouvernement, a revu à la hausse les 22 milliards qui étaient auparavant annoncés pour porter le montant des investissements à consentir à la Sar pour cette année 2008 à 144 millions d’euros, soit 95 milliards FCfa. Selon des sources généralement bien informée, cette ambition majorée se justifie par le renforcement de la participation de l’Etat dans le capital social de la Sar par le biais de Petrosen, qui passe ainsi de 10 à 57,2% et 65 %, désormais ; ce qui attesterait de la décision du gouvernement du Sénégal de prendre en main la stratégie de développement du sous-secteur. Cette position, Samuel Sarr, le ministre de l’Energie l’avait clairement décliné alors qu’il visitait les services relevant de son département. Il avait estimé à l’époque que « les 88% de parts des majors en 2006 dans le capital de la Sar, qui voulaient en faire un simple dépôt pétrolier, étaient jugées inadmissibles par l’Etat ». Et compte tenu de l’aspect « géostratégique » de la société et de la volonté du gouvernement d’atteindre la « souveraineté énergétique », « l’Etat a racheté ces parts détenus par les Majors (Shell et Mobil) et la négociation d’un nouveau pacte d’actionnaires est en vue », avait-il soutenu.

La réunion du conseil d’administration de la société convoquée pour mardi prochain, 22 janvier 2008, devrait faire part de la nouvelle à qui de droit. Selon des sources généralement bien informées, on va assister à une « tropicalisation », c’est-à-dire une « sénégalisation » de son personnel dirigeant, avec en particulier de nouvelles nominations concernant le président du conseil d’administration, le directeur Général et le directeur général adjoint.

Cap sur la modernisation

Aujourd’hui, avec le montant de la dette cristallisée qui est de 129 millions d’euros, le reliquat s’élève à 110 millions d’euros et les dettes cumulées pour 2006 et 2007 portent respectivement sur 37 et 33 millions d’euros, le plan d’apurement de la dette de la société est arrêté pour juin 2009 pourra être atteint. C’est pourquoi la Sar a opté d’investir sur les approches logistiques. Il s’agit des mutations techniques qui devraient permettre de moderniser la raffinerie pour porter sa capacité de raffinage de 1,2 millions de tonnes à 3 millions de tonnes. Dans ce dessein, c’est la bagatelle de 40 millions d’euros qui est requise pour la distillation. Dans la même veine, le gaz butane, qui constitue un marché national de 150 mille tonnes, requiert pour l’extension de sa production, un investissement de 61 millions d’euros,

Pour réduire les coûts des hydrocarbures (la Sar a été créée au début de l’année 1961 et a démarré ses activités de raffinage en octobre 1963) dont les consommateurs (les industriels et les automobilistes) ont du reste grandement besoin, les investissements à réaliser en 2008 devraient coûter 369 millions d’euros. Elles concernent d’abord la construction du nouveau Sea-Line et du bac pour le fioul. Il est également prévu un projet de développement du biocarburant pour 500 mille euros. Le renforcement des capacités de stockage du gaz de 22.000 tonnes pour le gaz butane dont 10.000 tonnes seront le fait du privé. En outre, 34.000 tonnes de stockage du gaz sera réalisé dont les 10 mille tonnes par le privé national via la société Diprom. L’Iran s’est engagé à prendre en charge le gap du financement des combustibles qui s’élève à 229 milliards FCfa. La mise en place d’une société de gestion des stocks de gaz est aussi en vue. Pour atténuer le prix du gaz sur les ménages, l’Etat a mis en place un mécanisme original de soutien au prix consistant à prendre une partie des plus-values des recettes fiscales sur les hydrocarbures.

L’instauration d’un fonds de sécurisation des importations des produits pétroliers et la mise place prochaine d’une société de gestion et d’exploitation de dépôts de produits pétroliers devraient également contribuer à consolider la subvention des manques à gagner et des pertes commerciales et industrielles sur le gaz. La reprise des opérations de raffinage selon le mode du processing, la sécurisation de l’approvisionnement de la raffinerie en pétrole brut dans le cadre de la coopération bilatérale avec l’Iran et le Nigeria, les négociations avec des bailleurs pour sa recapitalisation, devraient sortir la Sar du gouffre.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email