Pendant que les 10 milliards de FCfa promis aux Ics font leur chemin de croix pour arriver dans les caisses de l'entreprise, le gouvernement prend langue ce jour même avec le pool bancaire qui vient de recevoir sa garantie de remboursement de 63 milliards de FCfa. Cette réunion "au sommet" est destinée à encourager les banques à rallonger des sous frais à l'entreprise.
Les jeux sont faits, rien ne va plus. C'est aujourd'hui, mercredi 15 mars 2006, que le ministère de l'Economie et des finances, le directeur général des Industries chimiques du Sénégal(Ics) et le pool bancaire se réunissent. Il s'agira de définir dans quelles mesures ces banques à qui l'Etat sénégalais vient de donner sa garantie de rembourser 63 milliards de FCfa que leur doivent les Ics, pourraient mettre en place de nouvelles lignes de crédits au profit de l'entreprise.
Perspectives plutôt délicates si l'on considère le manque de confiance qui prévaut aujourd'hui au niveau du pool bancaire vis-à-vis des Ics. Un manque de confiance qui s'est d'ailleurs traduit par ailleurs par un blocage concernant la ligne de crédit de 10 milliards de FCfa que la Société générale de banques(Sgbs) a mis en place au profit des Ics mais qui n'ont toujours pas atterrit dans les caisses de l'entreprise malgré la garantie, là-aussi, de l'Etat. Garantie qui n'a apparemment pas suffi à la banque qui exige, depuis, que ce soit l'Etat, lui-même, qui contracte ce crédit pour le rétrocéder aux Ics.
Ce manque de confiance ne serait d'ailleurs pas seulement constaté au niveau des banques, puisqu'aux dernières nouvelles, le ministère de l'Economie et des finances même exigerait de la Direction générale des Ics, un document technique et financier (réclamé d'ailleurs par le Comité interministériel pour la restructuration des entreprises) qui justifierait l'utilisation précise des 10 milliards de FCfa de crédit relais en question.
Il n'empêche, le déblocage de ce montant devrait être suivi de mesures d'accompagnement qui consistent, entre autres, de la part de l'Etat, à garantir le remboursement de la dette bancaire des ICS. Ce qui est aujourd'hui fait, si l'on en croit les autorités sénégalaises. Rappelons que le pool bancaire avait jusque-là refusé de provisionner (pertes et profit) la dette.
La question qui se pose est de savoir si cette garantie de l'Etat est conditionnée à l'ouverture, par le pool bancaire, de nouvelles lignes de crédits pour les Ics. Auquel cas, les Ics peuvent espérer reprendre du soufre, autrement, l'entreprise n'est pas sortie du phosphore dans lequel elle s'enfonce en attendant que l'Etat accorde son violon avec les partenaires indiens qui détiendraient toujours les 44 millions de dollars, produits de ventes d'acides des Ices, et éventuellement les investisseurs chinois dont l'offre ne profiterait qu'à l'Etat, si toutefois ce dernier se contentait de leur céder de ses parts dans le capital, plutôt que d'envisager cette offre sous forme de recapitalisation.
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