XIBAR.NET (Dakar, 03 Avril 2010) - Le Fonds monétaire international n’avait pas tort de demander au ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, des comptes sur les déplacements du président Wade. Car, si officiellement l’hebdomadaire La Gazette les estime à plus 12 milliards par an, Abdoulaye Wade étant le « premier des informels », il s’agit, au moins, de multiplier ce chiffre par deux.
Pas dix jours sans que le président Abdoulaye Wade ne prenne l’avion, en destination de l’Europe, de l’Amérique ou de l’Asie. Il voyage parfois à l’intérieur du continent. À chacun de ses déplacements, il amène avec lui des hordes de militants, qu’il gratifie de perdiums et autres cadeaux. Si ces largesses sont inestimables, parce que fonction de ses humeurs, La Gazette, dans sa dernière publication a révélé, que ses locations d’avion coûtent au Sénégal, par an, plus de 12 milliards de francs Cfa.
Un chiffre à doubler, au moins. Car, ce n’est pas seulement pour Me Wade que les voyages sont devenus une drogue. Ils le sont devenus aussi pour son épouse. Mme Viviane Wade, naguère calfeutrée au Point E, du temps où son époux était opposant. Elle ne reste plus quinze jours sans se rendre en Europe. Elle s’y rend pour des shopings ou des liftings, si ce n’est pour rendre visite à des amis. La fille du président, Sindiely, court, aussi, le monde. Ceci en tant qu’assistante de son père, férue de course automobile ; si ce n’est pour des besoins récréatifs. Elle est la plus difficile à cerner de la famille des Wade, parce que, comme elle l’avait laissé entendre, ses frasques, c’est hors du Sénégal qu’elle les fait. Comme elle, son frère Karim fuit les regards et foules. Il est toujours entre deux jets privés ; pour on ne sait quelles missions. Même le Premier ministre ne maîtrise pas le calendrier du fils du président, qui est si mobile que ses absences au Conseil des ministres dépassent, largement, ceux de l’ensemble des membres du Gouvernement réunis.
C’est dire, grosso modo, que les voyages des quatre Wade, réunis, coûtent au Sénégal plus de 12 milliards par an. Or, c’est le contribuable sénégalais qui paie la note de leurs locations d’avions, le kérosène, les frais d’atterrissage, de décollage et de stationnement. La note est si salée qu’elle préoccupe le Fonds monétaire international, qui en a fait la remarque au ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop. Mais, c’était comme parler à un sourd. Ne voulant pas subir la foudre des Wade, il s’était réfugié dans l’explication de « dépenses de souveraineté ».
En vérité, c’est le président Wade qui est interpellé ; d’autant que ses voyages tardent à se répercuter dans le panier de la ménagère. Tout au contraire, de leur fait, les denrées de première nécessité sont, continuellement, en hausse. Le président Wade doit espacer ses sorties. Car, ils ont engendré une dette intérieure, qui a fini d’entraîner bon nombre d’entreprises à déposer le bilan. Ses déplacements qui transite régulièrement par la France, lui vaut bien des soucis sécuritaires. Les Sénégalais vont souffrir, encore, parce que le président Wade est obligé de séjourner à Paris, pour des raisons de santé. Il y’a, également, que s’il crache sa vérité à tous, s’agissant des agissements de sa famille, il est du genre à fermer les yeux. Il est élu. Mais, ce sont son fils, son épouse et sa fille qui gouvernent à sa place.
Le président Wade rêvait d’être un roi. Devenu président, il se considère et agit comme tel. Il vénère son fils à tel point qu’il n’hésite pas à se mettre devant les Sénégalais, les regarder dans le blanc des yeux pour leur dire que son fils est le plus « intelligent », le plus diplômé et travaillait dans une banque, où il n’y avait pas de Noirs. Des phrases qui en disent long sur le complexe de Me Wade et sa mentalité.
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