Les éleveurs membres des organisations syndicales et associations du secteur de l'élevage ont rendu l'Etat du Sénégal, ''responsable'' de la mévente des moutons de Tabaski de cette année.
Selon les statistiques fournies par l'inspecteur de l'Elevage, 150.993 ovins ont été recensés pour la Tabaski dont 8.102 caprins, contre 153.317 ovins et caprins l'année dernière. Le total des invendus de cette année est estimé à 10.523 têtes de bétail, soit 12 pour cent du cheptel proposé à la vente. Les éleveurs ont étalé leurs griefs à l'encontre de l'Etat qu'ils accusent d'avoir ouvert les frontières aux éleveurs des pays de la sous-région à leur détriment lors d'une conférence tenue mardi au siège des maisons rurales et familiales de Thiès. Malgré les explications de l'inspecteur régional de l'élevage, Doune Pathé Ndoye, sur les contraintes des traités de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), qui autorisent la libre circulation des personnes et des biens au sein de l'union, les éleveurs sont restés figés dans leurs convictions, menaçant même de ne pas participer à la prochaine opération Tabaski. ‘'En dépit de l'existence des traités de l'UEMOA, le gouvernement doit pouvoir nous protéger en instaurant un système de quota d'entrée du bétail de la sous-région sur le territoire national, afin que nous puissions écouler nos troupeaux'', ont soutenu Alioune Dia et Abdourahmane Sow, secrétaires généraux du Sues originel et du Sues-FC (Syndicat Unique des Eleveurs du Sénégal). ‘'Nous sommes les parents pauvres de la politique du gouvernement'', a assèné Abdourahmane Sow avant de souligner : ‘'là où l'agriculture est subventionnée à coup de milliards de F.CFA, on diminue le budget de notre Ministère et on nous abandonne à nous-mêmes à la merci des voleurs, des Téfankés et autres intermédiaires''. ‘'Nous voulons des routes, de l'électricité, de l'eau et l'accès à la formation et au crédit, comme tous les autres acteurs du monde rural'', a martelé M. Sow. ‘'Pour sortir de cette situation, a-t-il indiqué, nous exigeons de l'Etat l'organisation des états généraux de l'élevage pour que nous puissions dégager de commun accord les priorités qui s'imposent''. Ismaël Sow, président de l'Association Nationale Pour la Promotion de l'élevage a abondé dans le même sens affirmant que ‘'l'Etat doit arrêter les saupoudrages et engager avec nous un véritable programme de réorganisation et de modernisation de l'élevage''. Tout comme les sages, Oumar Demba Sow, El hadj Samba Dialére Sow, Falla Dia et Ngoly Ady Sow, le président de la Fédération nationale des éleveurs et transformateurs de lait, Kalidou Bâ a invité l'Etat à rester à l'écoute des éleveurs pour trouver une solution heureuse à tous leurs problèmes.
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