Les prévisions des réalisations physiques du pôle de développement industriel de Ziguinchor sont imparties entre 2007 et 2008. Entre Oussouye, Bignona et Ziguinchor, il s’agit en fait pour tous les projets des secteurs de développement ciblés, de les mettre en oeuvre dans des incubateurs qui offriront un espace et l’échange d’expériences entre entreprises locataires.
Un programme qui nécessite un financement de 2,3 milliards de FCfa. Pour être concret, le groupe d’activités agro-alimentaire, en tant que locomotive, pourra démarrer en 2007 avec la construction d’un incubateur dont l’objectif est de fournir dans un délai de 2 ans, des Pme/Pmi spécialisées dans la transformation des produits agricoles, dans un cycle dédié à 8 Pme/Pmi sélectionnées en fonction de l’engagement des promoteurs et des idées qu’ils portent. Dans un premier temps, l’incubateur abriterait une ligne complète de production de fruits secs, confiture, jus et concentré de fruits, acquise depuis plusieurs années et conservée à l’Ita. Aussi, un encadrement comme le Paoa(Programme d’appui aux opérateurs et opératrices de l’agroalimentaire) qui contribue notablement au développement du secteur agroalimentaire sénégalais notamment par le renforcement des capacités aussi bien de l’Ita que des opérateurs, pourra trouver son compte dans un tel incubateur qui se positionne comme un hôtel d’entreprises.
En fait, la pertinence du projet réside dans l’option de répartition des groupes d’activités constitués de secteurs bien articulés dans les trois départements de Ziguinchor, Bignona et Oussouye en fonction des potentialités et avantages comparatifs afin d’éviter une forte concentration de l’activité industrielle au détriment des autres localités de la région. Aussi, l’aménagement devra-t-il aussi tirer au mieux partie de la volonté d’une décentralisation effective, non seulement au niveau de la capitale régionale mais également dans les autres agglomérations de la région.
Trois départements, le développement d’une région
La capitale régionale Ziguinchor abriterait ainsi l’activité de l’agroalimentaire tournant autour des fruits et légumes, avec un incubateur spécialisé dans le traitement des jus de fruits, de l’eau potable, des fruits secs ainsi que des sous-produits agricoles. A terme, cela devrait aboutir à la réduction des pertes de récoltes, la diversification des produits transformés entraînant la plantation accrue d’arbres fruitiers. Les projections parlent dans ce contexte de la création de 8 Pme/Pmi poductrices de jus de fruits ainsi que de 180 à 200 emplois.
De même, la capitale régionale abriterait l’activité d’exploitation des huiles essentielles à travers un incubateur spécialisé dans la production de biomasse, l’extraction des huiles et la valorisation des déchets qui impacteraient à terme la formation des paysans aux techniques de culture et d’extraction des huiles essentielles, la diversification des cultures à haute valeur ajoutée et l’émergence d’un marché des huiles. De la même manière, l’activité relative à l’aliment de bétail ainsi que celle relative aux corps gras respectivement à travers un projet de relance de la Sap-Sa et l’extension et la modernisation de la savonnerie de Casapalme, boosterait la relance de la filière Elevage, aquaculture ainsi que l’émergence d’un marché des huiles de palmistes raffinées.
A Bignona, en revanche, les activités avicoles se verraient diversifiées et la production augmentée à travers l’extension et la modernisation du couvoir-éclosoir de la Sodizi ; Parallèlement, la valorisation des matériaux locaux de construction à travers la mise en place de deux incubateurs spécialisés dans la briquetterie et le géo béton, entraînant ainsi une baisse des coûts de construction et la création de 100 à 150 emplois à travers trois Pme/Pmi. Bignona abriterait également deux autres incubateurs spécialisés dans la fabrication de vinaigre d’alcohol et de produits lactés, ainsi qu’un incubateur dédié à la transformation des céréales locales en farine, granulés, biscuits. Tandis qu’à Oussouye, un incubateur spécialisé dans le traitement du miel et de la cire ainsi que trois autres spécialisés dans la farine de poisson et les bouillons culinaires, le séchage et le fumage de poisson, la pisciculture, sont susceptibles de générer plus de 200 emplois. Sans compter ceux susceptibles d’être créés à travers un autre incubateur dédié au traitement et au conditionnement des tisanes et autres plantes médicinales.
En somme, le programme de mise en oeuvre des incubateurs du pôle de développement industriel de Ziguinchor dont les réalisations phyiques sont prévues dans la période 2007-2008 sur la base de l’étude de faisabilité, nécessite un financement de 2,3 milliards de FCfa. Une bagatelle pour le développement industriel inespéré d’une région jusque-là en mal d’initiatives pérennes basées sur une vision.
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