MONDE- FINANCES- CRISE : Abdoul Mbaye : ’’ le système bancaire national sera épargné et non l’activité économique’’

Dakar, 16 oct (APS) – La crise financière internationale née aux Etats-Unis n’aura pas d’impact sur le système bancaire du Sénégal, mais elle entraînera un recul des activités économiques dont celle nationale, a affirmé jeudi à Dakar le banquier Abdoul Mbaye.

’’Dès lors que le système bancaire local est considéré comme étant de qualité, il n’y pas de craintes à se faire. Il n’y aura pas de conséquences directes dans le bilan des banques locales’’, a dit M. Mbaye, président directeur général de Attijari Bank Sénégal.

Il animait un débat sur ’’la crise financière internationale et l’économie sénégalaise’’. La rencontre d’échanges était organisée par le Conseil national du patronat (CNP) dont il est le vice-président.

’’La crise financière ne sera jamais la nôtre. Par contre, celle qui va en découler, la crise économique, nous allons la partager avec le monde’’, a prévenu Abdoul Mbaye, titulaire d’une maîtrise en sciences économiques à la Sorbonne et d’un diplôme de l’Ecole des hautes études commerciales de Jouy-en-Josas (France).

’’Cette crise financière, a-t-il insisté, va avoir des conséquences sur l’économie réelle, qui va se traduire par une récession, laquelle va concerner l’économie sénégalaise.’’

’’A ma connaissance, il n’existe pas de banques sénégalaises ayant investi dans +les subprimes+ et il ne peut y avoir une transmission de la crise d’une maison mère (banque) à une filiale’’, a expliqué Abdoul Mbaye, ancien directeur central de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans les années 1990.

Les subprimes ou ’’prêts à haut risque’’ sont des crédits hypothécaires à taux variables (crédits immobiliers) accordés à une clientèle peu solvable.

’’Il faut que nous ayons recours à des solutions internes plutôt que de compter sur l’aide publique au développement qui peut disparaître un jour ou l’autre’’, a-t-il dit au sujet de l’impact de la crise sur la mobilisation de l’APD par les pays riches.

’’Le problème qui risque de se poser en Afrique, c’est que les banques touchées par la crise ne peuvent pas continuer à financer l’économie’’, a prévenu, pour sa part, la directrice générale d’Amsa Assurances, Aïda Wane.

Elle dit craindre des ’’risques pour le financement global de l’économie sénégalaise’’.

’’Nous ne sommes pas à l’abri même si nous représentons un pourcentage faible de l’économie mondiale’’, a souligné le président du CNP, Baïdy Agne.