« Où se trouvent les zones les plus déficitaires ? Quelles sont les populations qui sont concernées ? A partir de ce moment, avec les données statistiques qui doivent être faits, dégager les moyens et en relation avec les services du Développement social, de la Famille, voir comment réaliser en tout cas un soutien ponctuel à ces populations », a déclaré le ministre d’Etat Abdoulaye Diop, pour fixer les objectifs.
Le grand argentier de l’Etat a ajouté que l’on « ne peut soutenir des populations sans savoir exactement où se trouve ce dont elles ont besoin, ce dont elles manquent. Je crois qu’il faut être sur place pour le démontrer ». A l’en croire, le gouvernement a « bien sûr » saisi les différents gouverneurs, préfets et sous-préfets, pour avoir une estimation du déficit pluviométrique, du déficit vivrier et « en conséquence pouvoir réagir fort ».
L’opération n’étant pas une nouveauté, le ministre d’Etat Abdoulaye Diop estime que les choses devront aller vite. « Nous l’avons déjà fait. Cela ne veut pas dire que cela va prendre des mois pour le faire. On ne va pas aller sur l’ensemble du territoire national et faire des enquêtes. Nous utiliserons les données recueillies auprès des autorités administratives, nous les centraliserons et nous pourrons éventuellement dégager en relation avec eux les moyens qui seront nécessaires pour les soutenir ».
Mieux vaut tard que jamais. Bien avant la fin de l’hivernage, « Caritas Sénégal » d’abord, le Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) ensuite, les Ong, les partis politiques, ont tous tiré la sonnette d’alarme pour inciter les autorités publiques à prendre des mesures préventives afin d’éviter au monde rural les problèmes alimentaires qui pointaient à l’horizon. Rien n’a été fait.
Pourtant, le déficit pluviométrique, la mauvaise qualité des semences distribuées, le défaut d’intrants, l’arrêt prématuré des pluies étaient autant de signes d’un déficit vivrier inévitable. Les autorités de l’Etat sont restées sourdes si elles n’ont pas tout bonnement nié l’existence de « poches de disette » qui, bien avant la fin de l’hivernage, étaient relevées par endroit.
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