La diaspora sénégalaise continue d’être la mamelle nourricière du pays. Selon une étude de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), les transferts d’argent sont passés de 410 milliards en 2006 à plus de 500 milliards en 2008. Malgré la crise économique mondiale, les immigrés continuent de nourrir leur pays d’origine.
Selon une étude de la Banque mondiale intitulée ‘Sud-Sud, Migration et Remises de Fonds’, le montant net des remises de fonds vers tous les pays en développement a considérablement augmenté au cours des dernières années, passant d’un peu plus de 74 milliards de dollars en 2000 à 200 milliards de dollars en 2007. A l’instar de beaucoup de pays en voie de développement, le Sénégal dépend aussi des envois de ses expatriés. ‘Au Sénégal, selon une étude de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), les transferts d’argent sont passés de 410 milliards en 2006 à plus 500 milliards en 2008, nonobstant les remises par des canaux informels’, renseigne Aly Samb, consultant de la Confédération des syndicats autonomes (Csa) en marge d’une rencontre entre des syndicalistes et des experts du Bureau international du travail.
Cette manne financière est le fruit de remises de Sénégalais résidant à l'étranger dont le nombre, en l'absence de chiffres officiels, est estimé à plus de 2 millions. Un recensement initié par l'Etat du Sénégal en partenariat avec l'Organisation des migrations internationales (Oim) doit bientôt démarrer ses travaux pour connaître le nombre exact de Sénégalais vivant à l’étranger. Par ailleurs, le consultant rappelle aussi qu’une étude réalisée en 2008 par la Direction de la prévision et des études économiques du ministère des Finances révèle que 95 % de ces envois sont destinés à des consommations courantes des familles des émigrés et à l'immobilier.
A l’en croire, ces flux financiers contribuent à créer une situation durable visant à réduire la pauvreté, car ils peuvent attirer des investissements supplémentaires. ‘Ces faits principaux tendent à indiquer que les remises de fonds peuvent contribuer à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement. Dans ce cadre, les remises de fonds des migrants sont reconnues comme étant un canal très important par lequel les diasporas contribuent actuellement au développement local et à la réduction de la pauvreté dans leur pays d’origine’, poursuit le consultant de la Csa.
Ce dernier qui note qu’au Sénégal et dans d’autres pays, les flux des remises de fonds n’ont pas cessé d’augmenter au cours des vingt dernières années, rappelle que le potentiel de développement des remises de fonds collectives, les dons, l’épargne, les entreprises émergentes ou l’investissement commercial est important. Ainsi, d’après lui, le contexte international est marqué par une migration internationale qui présente de sérieux dilemmes liés à des préoccupations principalement économiques.
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