La polémique née des contestations de la transmission des pré-rapports commandités par l'Autorité de régulation des marchés publics (Armp), entre cette dernière et certaines autorités épinglées, apporte de la part d'un Inspecteur général d'État (Ige) des éclairages sur les processus d'audit.
Après Pape Diop, ex-maire de la Ville de Dakar, c'est au tour de Awa Ndiaye, ancien ministre de la Femme, de s'en prendre à l'Autorité de régulation des marchés publics (Armp) de ne lui avoir pas transmis le pré-rapport. Une polémique naissante qu’un Inspecteur général d'État (Ige), qui a préféré garder l'anonymat à cause de l'obligation de réserve due à sa fonction, tranche. Selon lui, «il faut vérifier d'abord si les concernés ont effectivement reçu les pré-rapports. Parce que cela fait partie des critères sacro-saints d'une mission d'audit» car devant permettre à l'autorité auditée de répondre aux constatations et observations du vérificateur. Ensuite, il fait remarquer que «les principes d'audit peuvent ne pas être les mêmes. Tout dépend de la nature et de l'objectif des audits». Parce que, dit-il, «il y a beaucoup de types de corps de contrôle. Nous avons les Inspections administratives et financières dans les ministères, l'Inspection générale des finances au ministère des Finances, la Cour des comptes et l'Inspection générale d'État logée à la présidence de la République. Pour ce qui est des cabinets privés, leur méthode de travail dépend des termes de références de leur mission et leurs moyens d'action. Et les vérifications exercées par les corps de contrôle de l'État n'ont rien à voir avec ceux des cabinets privés».
Mais, poursuit-il, «s'il s'agit d'une vérification administrative et financière, même si la personne a quitté l'institution auditée depuis dix ans, on lui transmet le pré-rapport pour lui donner l'opportunité de répondre aux constatations des vérificateurs». Et cette tâche incombe, selon toujours notre source, à «l'Administration» qui doit jouer «la continuité. Le Secrétaire général ou le directeur de Cabinet, en fonction de l'organisation du ministère, sont forcément au courant de l'arrivée des pré-rapports. Donc, c'est à l'institution de transmettre le pré-rapport à la personne concernée».
Relativement au délai imparti à l'autorité pour répondre au pré-rapport, l'Ige de dire : «en général, pour les missions des corps de contrôle de l'État, la lettre d'imputation vous demande le délai qu'il vous est nécessaire pour répondre aux constatations des vérificateurs
Bachir FOFANA
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