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Economie

Prochaine baisse des prix du riz brisé : Le collectif des grands importateurs donne son accord de principe

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Prochaine baisse des prix du riz brisé : Le collectif des grands importateurs donne son accord de principe

Le débat est sur la place publique depuis quelques semaines. Va-t-on vers une baisse du prix du riz brisé, denrée stratégique s’il en est ? La question est agitée depuis que les services de la Primature ont annoncé la bonne nouvelle, suivie en cela par la diligence du chef de l’Etat qui a récemment rencontré les principaux importateurs de riz de la place. Aujourd’hui, on est en mesure d’annoncer que les prix de cette denrée de consommation courante seront revus à la baisse dans les toutes prochaines semaines, à en croire, le collectif des importateurs de riz du Sénégal. Il reste juste à identifier les leviers à actionner pour rendre effective la décision. Au cours de l’exercice dernier le Sénégal a importé 661 434,170 tonnes de riz brisé pour une valeur globale de près de 150 milliards.

Le Sénégal a adopté depuis 1996 une politique de libéralisation de la filière riz. Depuis, les prix ont toujours suivi une tendance baissière, reconnaissent en chœur tous les acteurs. Et puis, patatras au mois de janvier ; les prix connaissent subitement une légère hausse. Les détaillants vendent alors le kilo de riz brisé 1er choix à 275 francs Cfa et 250 francs le kilo de riz brisé traditionnel, celui que se procurent les couches sociales les plus démunies. Cette situation est expliquée par une tension sur l’offre. Mais les 14 grands importateurs du Sénégal reçus il y’a quelques jours par le Président Abdoulaye Wade montent au créneau et font dans la promesse. A en croire d’ailleurs, Ibrahima Diop, Pdg de Tiger denrées Sénégal (Tds) aujourd’hui 1er importateur de riz brisé au Sénégal avec 131 284,070 tonnes, la décision de procéder à une baisse des prix du riz brisé a été prise par le collectif des importateurs de riz. « On s’est concerté pour étudier les voies et moyens d’agir sur les prix, histoire de réduire sensiblement nos marges bénéficiaires. On a donc pris la décision de conjuguer nos efforts pour arriver à faire fléchir les prix et dans les plus brefs délais. Nous allons officiellement annoncer la bonne nouvelle à nos concitoyens », fait remarquer notre interlocuteur. Mais, Ibrahima Diop ne s’en cache pas ; la primeur de la décision sera réservée au chef de l’Etat qui a fait preuve de diligence en recevant le collectif des importateurs de riz dès qu’ils ont déposé une demande d’audience.

Une question demeure pendante. Quelle sera l’ampleur de cette baisse que les importateurs comptent faire appliquer ? Mystère. Toujours est-il que les importateurs se concertent régulièrement pour voir sur quels leviers il faudra agir afin d’annoncer la nouvelle.

D’ores et déjà on sait que les relations entre la Douane et les importateurs de riz ne sont pas bien huilées eu égard aux lenteurs constatées sur les opérations de dédouanement. Ce qui influe négativement sur la disponibilité à temps du produit. Autre levier sur lequel les pouvoirs publics sont interpellés : le respect de la loi par les différents stades de commerce d’autant plus qu’il est avéré que la chaîne importateur-grossiste-demi-grossiste-détaillant ne se caractérise pas toujours par une certaine fluidité. De fréquentes rétentions de stocks sont souvent déplorées et aboutissent le plus clair du temps à des spéculations néfastes pour les pauvres consommateurs. Autrement dit les baisses appliquées par les importateurs ne sont pas toujours répercutées par les commerçants. En tous les cas, les professionnels du secteur s’engagent à éviter le spectre des pénuries à nos concitoyens et signalent par ailleurs que les prix jugés élevés par les consommateurs constituent un moindre mal par rapport à une pénurie qui serait une catastrophe. Leur propos est clair : la disponibilité du riz est plus importante que la pénurie car il faut plutôt relever le défi de l’approvisionnement pour garantir la sécurité alimentaire

Rapports entre l’administration et les importateurs : La concertation comme leitmotiv

Aussi paradoxal que cela puisse paraître la concertation n’a pas été toujours au rendez-vous entre l’administration et les plus gros importateurs de riz. Ces derniers ont d’ailleurs fait récemment dans la grogne lorsque les services de la primature ont reçu le 11 mars dernier des professionnels de la filière en l’absence du Top 10 des importateurs de riz. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre et cet impair a été corrigé avec l’audience que le Président Wade a accordé, il y a quelques jours aux importateurs. La concertation est plus que jamais une priorité dans une filière qui subit durement les contrecoups des fluctuations observées sur le marché international.

L’administration est formelle. Les tensions sur le prix du riz ne seront plus qu’un mauvais souvenir d’autant plus que de grands bateaux chargés de riz ont récemment accosté au port de Dakar.

Résultat : le Sénégal dispose d’une réserve de trois mois en ce qui concerne l’approvisionnement en riz. Mieux, le directeur de l’Agence de régulation des marchés (Arm) a annoncé le 26 mars dernier dans les colonnes du Soleil que le chef de l’Etat a demandé la mise à disposition dans les meilleurs délais d’un fonds d’intervention et de régulation conformément à la lettre de mission de l’Arm. Force est pourtant de constater que l’Etat a fourni d’énormes efforts pour ériger la concertation en mode de gestion. Le Premier ministre, puis le Président Wade ont reçu les professionnels du riz brisé en l’espace de quelques jours. Une avancée notoire si l’on se réfère aux propos du collectif des importateurs qui déclare urbi et orbi qu’il aimerait bien être consulté régulièrement avant l’annonce par la puissance publique de décisions aussi importantes qu’une baisse des prix.

Ils expliquent cette exigence par le fait qu’en tant que principaux animateurs de la filière, ils sont les seuls à subir les fluctuations du marché international du riz sur lesquels le Sénégal, petit producteur de riz n’a aucune prise. Idem pour la hausse constatée sur le fret maritime international de même que la forte volatilité du marché des changes.

En réalité l’importateur achète les cargaisons de riz en dollar, paie ses fournisseurs (grandes maisons de négoce européennes) en Euro et vend le produit en Cfa.

Riz de la vallée du fleuve Sénégal : La nécessité de prendre le relais du riz importé

Malgré plusieurs milliards investis du temps du régime socialiste, la vallée du fleuve Sénégal tarde à s’approprier le nom de « Californie du Sénégal » cher à l’ex-président Abdou Diouf. Aujourd’hui, sur des projections de 300 000 tonnes de riz paddy à récolter, la production n’était que de 90 000 tonnes au cours de l’année 2006. Pourtant, les professionnels de la filière sont unanimes à reconnaître la nécessité de doper la production du riz local pour baisser la tension sur l’offre qui donne des cheveux blancs aux importateurs.

Ce sont tout d’abord les importateurs eux-mêmes qui donnent le ton. Il faut que les pouvoirs publics soutiennent davantage la filière du riz local pour desserrer l’étau qui pèse sur leur environnement. L’idée d’une surtaxe sur le riz brisé importé pour venir à la rescousse des producteurs locaux a été agitée à maintes reprises sans suite. L’idée fait toujours son bonhomme de chemin sans jamais être appliqué par l’Etat. Mieux ou pire (c’est selon) une surtaxe continue d’être appliquée sur le riz intermédiaire et le riz entier, des produits considérés comme un luxe pour le consommateur lambda. Et puis, les spécialistes de la filière ne cessent de faire remarquer que la libéralisation de 1996 n’a pas été organisée de manière optimale. Il aurait fallu mieux la structurer et rendre la filière plus harmonieuse. Le cas échéant, on aurait initié des mesures d’accompagnement en faveur de la production locale. Pourtant, il existe près de 240 000 hectares de terres irriguées au Nord du pays, mais le riz local souffre toujours de maux comme le financement, l’accès aux intrants, la transformation, l’usinage et surtout les problèmes de qualité. Autre faiblesse et non des moindres, la tendance pour les riziers de la vallée à rendre publiques des statistiques exagérées sur la production rizicole dans cette partie Nord du Sénégal.



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