Rien n'est encore joué pour le secrétariat exécutif du Programme national de développement local (Pndl). Le cabinet Adira a été sollicité pour présenter au gouvernement sénégalais un short list de candidats, dont celui du Premier ministre. Et le choix de ce dernier s'est porté sur son conseiller technique. Un choix sur lequel la Bm aura son mot à dire.
Après le choix porté sur Cheikh Awa Balla Fall, la Banque mondiale sera appelée à émettre son avis. Un avis de non objection mettra à l'aise le Premier ministre, Macky Sall, dont le poulain a été le candidat le plus contesté parmi les cinq retenus lors de la présélection, sur les soixante de départ. Mais la Banque mondiale pourrait aussi rejeter le nom du conseiller technique du chef du gouvernement.
Selon une source proche de la Banque mondiale, Moussa Camara Lô (ancien coordonnateur du Pnir), Khardiata Ndiaye Lô (directrice de l'Afds), Demba Niang (coordonnateur du Padmir), Cheikh Awa Balla Fall et Bamba Guèye ont été proposés par le cabinet Adira. Parmi ces personnalités, seul le conseiller technique du Premier ministre posait problème. En effet, on reproche à Cheikh Awa Balla Fall son manque d'expérience. Ancien chef du Service départemental des Eaux et Forêts de Mbacké, M. Fall qui a ensuite fréquenté l'Enam, n'a jamais eu à occuper des telles responsabilités. Le seul poste de responsabilité qui lui est connu est celui de chef du Service départemental des eaux et forêts de Mbacké. Peut-être, c'est à cause de cela et pour parer à toute éventualité qu'il sera secondé par un assistant.
Le cabinet Adira a été sollicité pour présenter au gouvernement sénégalais un short list. Il revient ensuite à l'Etat sénégalais, notamment la Primature chargée de la mise en application du Pndl, de porter son choix sur une personnalité pour occuper le secrétariat exécutif du Pndl. "A l'issue de l'entretien (samedi 18 février dernier, Ndlr), les trois meilleurs candidats ont été transmis au gouvernement du Sénégal par le cabinet qui saisira ensuite la Banque mondiale pour lui faire connaissance de son choix. L'Etat du Sénégal peut désigner n'importe quel candidat parmi ces trois meilleurs. C'est à ce niveau du processus que la Banque mondiale intervient", explique un fonctionnaire de l'institution de Bretton Woods.
Si la Banque mondiale donne son avis de non objection, Cheikh Awa Balla Fall sera donc appelé à occuper le fauteuil du secrétariat exécutif du Programme national de développement local. Une institution très juteuse avec un budget de 100 milliards de francs. Sous cet aspect, le concours financier de l'institution sise à l'immeuble Sdih est estimé à environ 50 millions de dollars, soit près de 27 milliards 500 millions de francs Cfa. Au cas où le bailleur de fonds n'est pas d'accord sur le choix porté sur le conseiller technique du Premier ministre, deux possibilités s'offrent au gouvernement sénégalais. "Il peut reprendre la procédure ou maintenir son choix. Dans ce dernier cas, la Banque mondiale ne pourra pas dire non, mais le secrétaire exécutif n'émargera pas dans nos comptes. Il sera payé par l'Etat sénégalais. Si la Banque mondiale émet son avis de non objection sur le candidat choisi par le Premier ministre, elle se chargera de son salaire. Voilà comment est la procédure", explique notre source à la Banque mondiale.
Lors de sa rencontre d'avant-hier avec la presse, le directeur des Opérations de l'institution sise à l'immeuble Sdih a précisé que, pour le choix du secrétariat exécutif, la Banque mondiale n'intervient pas. Selon Madani Tall, les conclusions du cabinet chargé d'établir la short list de candidats semblent avoir été faites, conformément aux directives de la Banque mondiale. Cependant, son directeur des Opérations à Dakar a reconnu que le Pndl fait l'objet de convoitises. Des convoitises qui ont révélé au grand jour les divergences entre le Premier ministre, Macky Sall, et son ministre d'Etat, ministre des Collectivités locales, Aminata Tall.
L'une des conditions de négociations du Programme national de développement local est la réforme des Agences régionales de développement. Le Premier ministre avait exposé les enjeux et les orientations qui fondent le Pndl, ainsi que les mesures institutionnelles envisagées pour la coordination, notamment la restructuration des Ard. Cependant, le projet de décret qui devait être signé, ne l'est pas encore. Le Pndl est la synthèse du Programme national d’infrastructures rurales (Pnir) et de l’Agence du fonds de développement social (Afds). L’option du gouvernement est d’articuler le Pndl dans la Stratégie de croissance accélérée.
Aujourd'hui, l'enjeu est de sortir les collectivités locales cibles du manque d'infrastructures sociales. Une étape qui devait être dépassée en ce troisième millénaire. Alors, les préoccupations premières des partenaires du Pndl doivent être la bonne gouvernance au profit des populations bénéficiaires.
Johnson MBENGUE
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