Le ministre de l’Energie évoque un problème de capacité pour loger le gasoil Senelec. Une explication peu convaincante. Et même si le problème de stockage demeure réel, il est tout aussi vrai que l’ouverture de Oryx/ Sénégal pourrait aider à éviter ces « perturbations ». Ce dépôt du groupe suisse Addax fermé depuis plus de 18 mois du fait d’un contentieux avec la douane représente au moins 15% du stockage national. Autant de capacités de stockage y sont mobilisées depuis décembre 2004, et qui pouvaient aider à loger des cargaisons. La douane accusait de fraude sur les taxes douanières le dépôt du groupe suisse et lui réclamait pas moins de 56 milliards de nos francs. La suite, la justice a tranché deux fois en faveur de Oryx/Sénégal. Par conséquent, la réouverture du dépôt reste incontestablement une solution pour faire face au problème de stockage évoqué par le ministre. A cela s’ajoute la relance des activités industrielles et commerciales de la Société africaine de raffinage. Cette société qui doit servir à notre pays l’outil de promotion énergétique se débat aujourd’hui dans des difficultés sans précédent. Une première depuis 1963 que les machines ont commencé à tourner à la Sar. Comme le recommandent les travailleurs, il faut aller jusqu’au bout de la logique, c’est-à-dire terminer l’audit industriel de la société et procéder à la recapitalisation tout en investissant afin de doter la raffinerie de moyens techniques à la hauteur de sa mission. Il ne fait aucun doute que les 25 000 tonnes de gasoil attendues ce week-end ne sont qu’une solution transitoire. La solution durable réside dans la reprise des activités de la Sar, mais aussi dans la réouverture de Oryx. L’approvisionnement sur le marché international n’est pas sans risques. Des produits ne répondant pas à la spécification y sont vendus par des profanes mus par leurs seuls intérêts. Avec tous les risques écologiques qui s’en suivent. Le cas de la Côte d’Ivoire est là, où un navire avait déchargé des produits toxiques. Une situation qui a fait des morts au pays de Laurent Gbagbo.
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