La réquisition des produits pétroliers des grandes entreprises énergétiques n’est pas la solution aux coupures intempestives du courant. Tel est l’avis des leaders et responsables des partis membres de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). Lors de leur réunion hebdomadaire d’hier, jeudi 7 septembre, ils ont consacré une large place de leurs discussions aux délestages de la Sénélec et à ses conséquences sur l’économie nationale et les citoyens.
« Les coupures intempestives d’électricité qui manifestement montrent à la face des sénégalais et du monde entier la faillite de la politique énergétique du régime en place. Aujourd’hui, il est incapable d’assurer l’approvisionnement en énergie. C’est une situation inédite depuis que le Sénégal est indépendant. Nous n’avons jamais vécu cette situation », a déploré le porte-parole du jour de la Cpa, Abdoulaye Bathily. Selon le secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti et le travail (Ld/Mpt), « ces délestages ont des conséquences désastreuses sur l’économie nationale, les entreprises et sur les populations en cette période de saison chaude. Il n’y a pas un sénégalais qui ne ressent pas les conséquences de ces coupures ». Et de prévenir à cet effet, « le pire est à venir». Le leader de la Ld/Mpt a estimé que « ce n’est pas en réquisitionnant les produits pétroliers au niveau des grandes entreprises énergétiques qu’ils vont résoudre ce problème. C’est comme si nous étions en face d’un gouvernement qui joue au « àddu calpe ». Il est d’avis qu’on ne devait pas arriver à cette situation de réquisition. Il a ainsi expliqué que « c’est dans une situation de guerre que cela devrait arriver ». Le porte-parole du jour de la Cpa semble être pessimiste face à l’annonce de l’arrivée de 20 000 tonnes de gasoil au Port de Dakar. « Cela va durer quelques semaines, quelques mois tout au plus », a-t-il fait remarquer.
Les leaders et responsables de la Cpa ont estimé que c’est parce que la Sénélec, de même que l’Etat, n’ont plus d’argent pour acheter ces produits qu’on en est arrivé là. « Le problème de fond, c’est la façon dont ce régime dépense l’argent des Sénégalais. En outre, c’est la question fondamentale de l’utilisation des ressources publiques. Les dépenses publiques ne sont pas faites de manière rationnelle. On mobilise les ressources publiques pour des projets non prioritaires pour le pays », a confié Abdoulaye Bathily. Et d’ajouter : « 150 milliards pour faire la corniche la plus belle d’Afrique dit-on dans une ville en proie aux immondices, dans un pays sans électricité ». « Voilà les priorités de ce gouvernement », a-t-il affirmé avec ironie.
La situation de crise de la Casamance a retenue l’attention des leaders et responsables des partis membres de la Cpa. « Les paysans au moment où ils devraient se préoccuper de leurs cultures sont obligés d’aller encore aujourd’hui à l’exil en Gambie ou en Guinée-Bissau », a déclaré Abdoulaye Bathily. Et de regretter le fait que : « le gouvernement reste muet sur ce chapitre ».
Pour ces deux prochaines réunions hebdomadaires, les leaders et responsables de la Cpa vont recevoir le Collectif des religieux intellectuels du Sénégal le jeudi 17 septembre et le comité de suivi du pacte républicain le jeudi 21 du même mois.
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