Ce sera bientôt la décrispation entre la Banque mondiale (Bm) et la Senelec. La première nommée a décidé de taire ses querelles pour se consacrer sur l'essentiel.
La Banque mondiale (Bm) ne regarde pas sur le rétroviseur. Cette institution financière tourne la page après avoir retiré sa main du dossier de la Société nationale d'électricité (Senelec). Elle a plutôt une vision prospective sur la question de l'énergie au Sénégal. ‘Maintenant, il faut regarder l'avenir. Nous avons repris langue avec les autorités. Nous sommes préoccupés par le problème de l'énergie. Il est bien évident que sans énergie, nous ne pouvons pas attirer les investisseurs, nous ne pouvons pas développer le pays. Il est clair que tout passe par l'énergie. Il faut donc que nous trouvions une solution au problème de ce secteur’, a déclaré, hier, le directeur des Opérations de la Bm.
Face à la presse, M. Madani Tall a même promis d'apporter son appui au gouvernement. ‘Cela demande des solutions urgentes sur lesquelles nous sommes en train de réfléchir avec le gouvernement. Nous allons l'accompagner dans sa Lettre de politique sectorielle où il y aura une lecture, un recentrage. Et à partir de là, nous allons essayer de voir comment rassurer les investisseurs potentiels pour les faire revenir dans le schéma pour augmenter la capacité de production d'énergie au Sénégal’, a-t-il poursuivi.
Mais pour Madani Tall, la question d'énergie ne se limite pas à la production d'électricité. A côté de cette problématique de l'électricité, il a soulevé des problèmes liés aux hydrocarbures, à la réforme tarifaire, à l'utilisation du gaz butane. Il a estimé que ce sont des questions assez importantes qui méritent d'être traitées dans leur globalité. Et iI ne compte pas perdre du temps pour s'y mettre. ‘Dans les semaines à venir, nous envisageons de les remettre sur la table avec la Senelec’, a-t-il encore promis.
Depuis quelque temps, la Bm et la Senelec avaient une divergence de vue sur l'utilisation des ressources publiques. Sur l'origine de ce bras de fer, le directeur des Opérations de la Bm s'en est aussi expliqué. ‘La position que nous avons toujours défendue, c'est qu'il est important pour nous de consacrer les ressources publiques sur les secteurs publics où il est difficile d'attirer les investissements privés, notamment l'énergie. C'est dans ce contexte que le gouvernement du Sénégal avait formulé une Lettre de politique sectorielle pour favoriser la mise en place d'un producteur privé indépendant pour une production additionnelle d'énergie. Et c'est dans ce contexte aussi que la Bm, à travers sa filiale la Société financière internationale (Sfi), a accompagné le gouvernement à monter un financement privé pour la mise en place de la centrale de Kounoune 1 ‘, a-t-il dit.
Et M. Madani Tall de poursuivre : ‘Kounoune 2 devrait être monté selon ce même schéma encore une fois pour consacrer les ressources publiques à des secteurs publics qui en ont besoin. Si le gouvernement met ses ressources publiques dans les domaines où il est possible d'attirer des ressources privées, on peut dire que c'est une mauvaise orientation, priorisation ou utilisation des ressources publiques. Il est bien évident que lorsque la Senelec a voulu monter Kounoune 2 dans un schéma différent de celui-là, il y avait un décalage par rapport à la lettre de politique sectorielle énergétique du gouvernement qui avait été définie par tous les acteurs. C'est ce qui a amené un frein à notre action en faveur de la Senelec’.
En outre, Madani Tall a manifesté son opposition à une quelque situation de rente sur le sucre et l'huile.
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