La dette intérieure du Sénégal, résorbée dès la fin des années 1990 s'est reconstituée. Elle est aujourd'hui de 300 milliards de francs Cfa. La révélation a été faite, hier, par Amath Dansokho, au cours de la rencontre entre le front Siggil Sénégal et l'Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois). Et, le secrétaire général du Pit d'annoncer une éventuelle augmentation de cette dette dans les semaines à venir. Car explique-t-il ‘la parade qu'il (Abdoulaye Wade, Ndlr) veut utiliser pour la limiter sera insuffisante parce que la destruction est trop profonde, les déséquilibres trop grave’.
Selon Amath Dansokho, le constat est général : ‘Notre pays s'est éffondré’. Ce, à la suite d'une gestion ‘incompétente, irresponsable, désordonnée et destructrice’.
Toujours dans ce chapitre économique, le patron du Pit signale que ‘tout est par terre’. Poutant, rappelle-t-il Abdoulaye Wade avait trouvé des finances en très bon état. Pour preuve, ‘lors de sa première visite après son accession au pouvoir à Paris, en débarquant de l'avion, il a dit que’ je ne suis pas venu chercher de l'argent, j'en ai assez dans mon pays…’ se souvient encore Amath Dansokho qui estime que le pouvoir veut ainsi faire face à ‘cette situation financière très grave de l'Etat en mettant aux enchères le Sénégal’. Parce qu'il n'y a plus de règle d'une économie moderne et rationalisée. ‘C'est le chef de l'Etat qui gére tout conformément à ses intérêts’, commente Dansokho. Et c'est pourquoi ‘il faut des mesures de sauvegarde nationale’. Car de l'avis du leader du Pit, ‘des crises de ce genre, ou on les règle sur des bases rationnelles de démocratie, de paix civile et de liberté ou d'autres forces s'en emparent’. Et parlant de ces forces ‘occultes’, Amath Dansokho informe qu'elles ‘affleurent à l'heure actuelle fortement dans la société et vont, si on n’y prend garde, renvoyer notre pays dans les ténèbres, dans le chaos’. D'où, l'importance de l'initiative des assises nationales envisagées par le front Siggil Sénégal. A ce propos, le secrétaire général du Pit indique que la question n'est plus celle d'une ‘quête’ du pouvoir ou d'une participation à un quelconque pouvoir. Mais, précise-t-il, ‘il s'agit de redresser et de reconstruire les ressorts du pays que Wade a cassés sur tous les plans, de remembrer cette société qu'il s'est appliqué à diviser sur le plan religieux, confrérique…’. Suffisant selon lui pour que les assises nationales soient l'œuvre de toutes les forces conscientes des faits qui guettent le Sénégal. Amath Dansokho d'inviter alors ‘toutes ces forces conscientes’ à être prêtes à se mettre en mouvement pour imposer une solution de sortie de crise tout en mettenant le pays sur ‘les rails de la démocratie, de la paix civile, de la laïcité et du progrès’.
0 Commentaires
Participer à la Discussion