Dakar, 6 mars (APS) - Un nouveau programme de labellisation du secteur de l'artisanat sénégalais dénommé PROLABEL a été lancé lundi à la Chambre de commerce d'industrie d'agriculture de Dakar, a constaté l'APS.
Le PROLABEL vise la ''formalisation et la professionnalisation de l'artisanat sénégalais'', a indiqué Seydou Touré directeur de l'Agence de promotion et de développement de l'artisanat (APDA).
M. Touré a souligné qu'il devra contribuer au ‘'développement organisationnel et de modernisation du système de gestion à travers l'intégration des concepts de qualité, du marketing, des outils NTIC, le tout appuyé par la mise en place d'un label''.
Présidée par le ministre de l'Industrie et de l'Artisanat, Bineta Samb Bâ, la cérémonie a enregistré la participation, entre autres, du directeur des Assurances générales du Sénégal (AGS), Amadou Seck, et du directeur de l'Association sénégalaise de normalisation (ASN), Barama Sarr.
Le label ‘'garantit le respect des conditions standard de qualité et des conditions additionnelles à définir dans le cahier des charges de la charte volontaire'', auxquels les artisans sont appelés à souscrire, a expliqué Seydou Touré.
L'artisanat qui emploie plus d'un million d'acteurs et utilise 12 pour cent du PIB, rencontre des difficultés pour accéder à une formation adaptée, au financement ainsi qu'au marché extérieur, a déploré Sokhna Niasse, un partenaire privé du programme.
Le volet accès au financement devrait commencer en mi-juin 2006, a-t-elle annoncé.
Selon elle, cette situation s'explique, entre autres, par l'absence d'utilisation d'outils de gestion et d'outils NTIC. Le PROLABEL devrait leur permettre, à travers le package de services proposé, d'atteindre une meilleure compétitivité aux marchés local et étranger.
Un portail Internet en français et en anglais est en phase de création, afin de rendre visibles les produits de l'artisanat sénégalais à l'intention des acheteurs.
Les artisans peuvent s'inscrire en ligne pour souscrire au cahier des charges à travers une charte volontaire et bénéficier des services du programme.
Matérialisé par un signe distinctif qui garantit le respect du cahier des charges, le label est octroyé pour trois ans à l'artisan ou à l'entreprise par un jury indépendant, sur la base de ses méthodes de production et de gestion.
Les critères du cahier des charges sont établis en fonction des standards internationaux de qualité, de respect des droits humains de la propriété intellectuelle et industrielle et de l'environnement, note un document dont copie a été remise à l'APS.
Un système d'audit de suivi évaluation est envisagé pour vérifier régulièrement le respect des conditions d'octroi du label, qui pourrait être retiré en cas de non- respect.
Le label sert selon Sokhna Niasse à crédibiliser les entreprises, et les permettre à accéder au financement et au marché extérieur.
Le programme vise également à augmenter la protection sociale des artisans à indiqué le ministre de l'Industrie et de l'Artisanat, ajoutant que l'artisanat figure en ‘'bonne place'' dans la Stratégie de croissance accélérée (SCA), notamment dans les grappes textile-habillement, tourisme, ainsi que culture et artisanat d'art.
La phase pilote du PROLABEL démarrera avec 1080 artisans, a indiqué Binéta Samb Bâ, sans en préciser la date.
La lettre de politique de développement de l'artisanat soulignait la ‘'nécessaire cohérence du dispositif d'appui au secteur de l'artisanat'', laquelle est la base de la création de l'APDAEl, a rappelé Mme Bâ.
Le PROLABEL est le fruit d'un partenariat public privé, notamment entre l'APDA et Ndiambour international Trade Center, scellé le 21 février 2005.
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