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SENEGAL-PUBLICATION : Le secteur informel au Sénégal, maillon fort d’une économie en quête de puissance

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SENEGAL-PUBLICATION : Le secteur informel au Sénégal, maillon fort d’une économie en quête de puissance
APA- Dakar, (Sénégal) Quelques cinq millions de Sénégalais exclus de l’économie rationnelle se rabattent sur l’économie de type relationnel moins conventionnel qui s’est révélée plus dynamique au moment où s’essouffle le secteur moderne, telle est la thèse de l’économiste Mamadou Lamine Diallo, auteur du livre : « Sénégal, un lion économique ? »

Fruit d’une réflexion longtemps menée, le livre retrace les caractéristiques de l’économie du Sénégal marquée par ce que M. Diallo nomme « un dualisme stable » nourri par des rationalités différentes, ainsi qu’il l’a expliqué dans un entretien à APA, jeudi.

Le dualisme, ajoute-t-il, était perçu comme une phase de transition devant permettre de « manière naturelle » au secteur moderne de « phagocyter » le secteur à moderniser ou prendre le pas sur lui.

Le trait dominant de l’économie sénégalaise, soutient l’auteur, c’est le secteur dit informel, concept qu’il récuse par pudeur intellectuelle et par souci de rigueur scientifique sur lequel il émet de réserves et des critiques pour insuffisance d’exploration.

Comprendre les soubassements du secteur à moderniser constitue une des finalités du livre dont la sortie en librairie est prévue samedi à Dakar. L’auteur y dissèque le rôle de l’Etat, les acteurs en présence les atouts du secteur et les aspects financiers de sa viabilité économique.

« Le secteur n’a pas totalement livré son identité », a-t-il indiqué, soulignant néanmoins que par ses effectifs, sa marginalisation s’amenuise et le secteur s’affirme comme « une force autonome ayant bâti son épanouissement personnel ».

Le secteur moderne est calqué sur le modèle occidental avec des agents économiques dont on connaît les comportements. Tandis que le secteur à moderniser se caractérise par une rationalité interpersonnelle qui s’oppose à la rationalité conventionnelle jusque là en vigueur.

En dépit d’un taux de croissance de 5%, le secteur moderne a atteint ses limites objectives bien que puissamment soutenue par les bailleurs de fonds à travers des politiques économiques fondées sur une théorie économique conventionnelle, semble regretter l’économiste Diallo, directeur de cabinet du président de l’Union africaine (UA), basée à Adis Abeba en Ethiopie.

Selon lui, le secteur moderne ne parvient plus à absorber l’offre de travail qualifié, il devient judicieux de se pencher alors sur le secteur à moderniser qui est un gisement important d’emplois et de créativité.

Ce secteur a ses propres dynamiques puisqu’il a résisté à la crise en montrant de remarquables facultés d’adaptation aux conjonctures qui se sont succédé.

Ancien de la Banque mondiale et de la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest, Mamadou Lamine Diallo a suivi de près l’amorce d’un difficile dialogue entre pouvoirs publics et les institutions de Bretton Woods au sujet des politiques à mener.

La croissance obtenue est manifestement insuffisante puisqu’elle n’englobe pas le secteur à moderniser, relève l’économiste, affichant un partis pris sans équivoque en faveur d’une modernisation du secteur auquel il consacre un chapitre entier.

Les problèmes d’emploi persistent, le pouvoir d’achat faiblit avec comme corollaire un déclin des revenus ; d’où l’impératif de conduire « une politique économique plus audacieuse » en regardant de plus près nos réalités économiques, avance-t-il.

Observateur averti, il estime venu le temps de nourrir des ambitions plus grandes en se projetant sur des espaces plus conséquents où les marchés sont porteurs et solvables à la fois.

Les nouveaux espaces à conquérir et les territoires à prendre offrent des opportunités nouvelles, estime M. Diallo pour qui « l’espace pertinent de mobilité demeure la région ou la sous région » au moment où l’Europe ferme ses frontières aux Africains alors qu’elle autorise dans un paradoxe saisissant le flux de capitaux, la circulation idées, des biens et des services.

L’économiste soutient que dans la productivité, le travail reste constant, domaines dans lequel le secteur à moderniser s’est le plus illustré par une accumulation de capital, affirmant sa singularité et cherchant à être reconnue pour ce qu’il est.

Grâce à sa puissance montante, le secteur s’impose et transforme les rapports en introduisant un renversement de perspective qui, à en croire l’économiste, modifie l’échelle d’évolution.



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