SENELEC - Promesse de fin des délestages : 15 jours pour en finir avec l’obscurité

C’est une promesse non tenue, de fin des délestages qui a fait partir Samuel Sarr de la Senelec. Hier, Cheikh Diakhaté, profitant de la visite de son ministre, s’est aussi avancé dans la voie des promesses de fin des délestages. Il promet que la mise en service de la centrale de Kounoune dans deux semaines, verra réduites considérablement les coupures d’électricité qui sont le lot des Sénégalais depuis des mois.

La mise en service de la centrale de Kounoune dans deux semaines devrait permettre à la société nationale d’électricité (Senelec) d’en finir définitivement, enfin, avec les délestages et autres coupures intempestives. A en croire les dirigeants de la société, le 15 juin prochain, la centrale de Kounoune va tourner à plein régime après des mois de fonctionnement partiel. C’est également en juin que l’installation par la Sogem, d’une centrale en Mauritanie via le réseau interconnecté de Manantali apportera 40 Mw supplémentaires au réseau. Ajoutés au courant produit par la nouvelle centrale, ce seront 90 Mw qui permettront à la société de souffler et d’aller vers une satisfaction de la demande de ses usagers. D’ici 60 à 90 jours annonce le ministre de l’Energie Samuel Sarr, «des actions seront menées pour que la Senelec retrouve un cycle d’exploitation normal». Et pour apporter une solution urgente aux problèmes que traverse la société, le ministre a révélé que l’Etat du Sénégal mettrait à la disposition de la Senelec 10 milliards de francs Cfa pour servir de garantie, auxquels s’ajoutent les 17 milliards de francs octroyés par la Banque islamique de développement (Bid) pour l’achat de combustible.

La visite de prise de contact du ministre de l’énergie à la Senelec a servi de prétexte au directeur général de la Senelec, Cheikh Diakhaté, pour annoncer la mise en œuvre de tout un arsenal de mesures destinées à renforcer le dispositif de production de la société. Ce dispositif s’appuiera sur la centrale de Kounoune dont la capacité de production est de 67,5 Mw, ce qui permettra de prendre en charge 20% de la demande dakaroise soit près de 60 000 foyers. Dans une perspective plus éloignée, ce sont 512 milliards de francs Cfa qui seront injectés dans la société avant 2012 et permettront la réalisation de la centrale de Kahone en fin 2008, de celle de Tobène ainsi que l’achèvement de la ligne 225 kv Tobène-Touba-Kaolack avant janvier 2008. De plus, la Senelec prévoit de développer des centrales à charbon qui est un combustible au cours plus stable que le pétrole. De ce fait, deux centrales à charbon et en biomasse seront réalisées avant 2012. A terme, un total de 600 Mw viendra s’ajouter aux efforts déjà consentis avec la modernisation du centre de dispatching de Hann et la création d’un centre national de dispatching à Mbao avec une vocation sous-régionale.

Dans cette stratégie de satisfaction de la demande énergétique du pays, Gti, une compagnie américaine implantée au Cap des Biches joue un rôle clé car l’arrêt de son fonctionnement s’était fortement répercuté sur l’offre de la Senelec. De 21% en 2002, la participation de Gti au réseau interconnecté de la Senelec est passée à 10,2% en 2007, soit 351 Gigawatt (Gw). Une baisse de la participation due à la mise en service de la nouvelle centrale de la Senelec à Bel Air et du réseau de Manantali. Toutefois, malgré les assurances de la Senelec quand au paiement complet des arriérés dus à Gti, celle-ci n’a pas encore repris sa production du fait «de retards de livraison» notés auprès des fournisseurs que sont Mobil et Shell.