Après des décennies d’occupation et de conflits qui ont ravagé son économie, l’Afghanistan ne disposait pas d’une seule banque qui fonctionnait à la fin de 2000.
Les paysans, veuves et autres personnes pauvres qui ne pouvaient contracter des prêts auprès de parents ou d’amis étaient obligés de se tourner vers les usuriers, lesquels exigeaient un taux d’intérêt annuel de 80 %, voire nettement plus.
Cinq ans plus tard, avec l’aide de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds, les Afghans peuvent obtenir de petits prêts et d’autres services financiers auprès des institutions de micro financement dans 22 des 34 provinces du pays.
« Le micro financement contribue de façon importante à aider les populations à penser à leurs choix de moyens de subsistance et à la manière dont elles participent à l’économie, en ce qui concerne tout particulièrement les femmes », indique Stephen Rasmussen, Spécialiste principal du micro financement.
En outre, même si les taux d’intérêt annuels sont fixés à plus de 30 % - pour couvrir le coût de démarrage d’une institution financière au sein de la population rurale pauvre - la demande des prêts « est de loin supérieure à l’offre », ajoute Rasmussen, Spécialiste principal du micro financement au département Finances et Développement du secteur privé de la région Asie du Sud de la Banque mondiale.
Les nouvelles institutions de micro financement sont les premiers signes de l’existence d’un secteur financier structuré que la plupart des Afghans aient vus depuis de nombreuses d’années, selon M. Rasmussen. Des institutions qui ont aidé à lancer des entreprises et à aller au-devant des agriculteurs qui cherchent des moyens de subsistance autres que la culture du pavot.
Et plus important encore, le micro financement commence à susciter chez les utilisateurs de ses services un sentiment de vigueur et de prise en main de leur destin.
Il s’est révélé par ailleurs que l’accès au financement facilitait l’amélioration de la nutrition, de l’éducation, du logement et d’autres services essentiels.
Le micro financement et le micro crédit sont sous le feu des projecteurs avec le prix Nobel 2006 remis à Muhammad Yunus et à la Grameen Bank pour leurs initiatives novatrices dans le domaine de la fourniture du micro crédit aux pauvres.
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