Elle avait disparu de la circulation, se faisant presque oublier depuis la survenue de l’Alternance. Mais, voilà que ses employées la mettent au-devant de la scène.
Elle, c’est Fabienne Diouf, la fille de l’ancien président du Sénégal, Abdou Diouf. Jeudi, ses employées, Maguette Mbaye, Ndèye Aïssa Dia, se sont renvoyées la balle devant le Tribunal régional hors classe de Dakar. Elles se sont battues à coups d’arguments «convaincants» pour faire plier les juges afin désigner la véritable responsable du manquant de 3,356 millions de francs Cfa constaté dans la caisse de la boutique La Signare, sise à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, appartenant à Fabienne Diouf et spécialisée dans la vente de bijoux, de pendentifs et autres œuvres relatives à l’orfèvrerie.
Cependant, si le Tribunal, qui a mis l’affaire en délibéré pour le 26 juillet prochain, a émis des doutes sur l’identité de la responsable du fait qu’il existe des zones d’ombre, ce n’est pas le cas pour la plaignante Maguette Mbaye, gérante de la boutique La Signare, qui reste persuadée que c’est bien la vendeuse Ndèye Aïssa Dia, l’unique responsable. En effet, d’après Mme Mbaye, en sa qualité de gérante de la boutique La Signare, elle a eu à constater par le passé de nombreux actes délictuels commis par la vendeuse Ndèye Aïssa Dia. Cette dernière, dit-elle, ne se gênait pas pour puiser dans les recettes journalières pour un usage personnel. D’ailleurs, elle ne consentait à rembourser l’argent qu’après son injonction. C’est ainsi, dit-elle, que Ndèye Aïssa Dia, a pris d’abord la somme de 80 000 francs Cfa. Quelque temps après, ce sont 300 000 francs Cfa qui ont disparu.
Mais, les choses vont empirer, ajoute la plaignante, quand elle prit son congé de maternité. C’est à son retour qu’elle va constater que 3, 356 millions de francs Cfa ont disparu de la caisse. Ainsi, elle a porté plainte auprès de la Gendarmerie, afin de tirer au clair ce manquant.
Mais, Maguette Mbaye n’aura même pas le temps de situer l’auteur que les fournisseurs se pointent et lui réclament le paiement des factures des marchandises débitées. Lesquelles factures s’élèvent à 5 millions qu’elle doit respectivement à Emile Attar (3 millions), Abdoulaye Guèye (2 millions). D’ailleurs, un jugement a été rendu dans ce sens contre elle l’exhortant à payer ses fournisseurs.
Dès lors, la seule solution qui s’offre à elle, c’est de se retourner contre la vendeuse Ndèye Aïssa Dia, qu’elle accuse d’avoir soustrait de l’argent dans la caisse de la boutique La Signare. Les avocats de la partie civile, Me Samba Améthy et Me Cheikh Amadou Ndiaye, vont axer leur plaidoirie sur les actes délictuels de Ndèye Aïssa Dia.
Les témoignages d’Issa Coulibaly, un ancien employé et de Roger Manga, ont «conforté» les déclarations de Maguette Mbaye et incriminé la vendeuse Ndèye Aïssa Dia. Seule, la secrétaire Adama Diaw, a tenu un discours qui «blanchit» la vendeuse. Selon Mme Diaw, Maguette Mbaye est la responsable de la boutique. Et que même si Ndèye Aïssa Dia a eu à recevoir une demande d’explication par le passé pour avoir soutiré de l’argent, elle n’est pas à l’origine de la disparition des 3,356 millions de francs Cfa.
L’avocat de la défense, Me Bruce Benoît, a réfuté les accusations portées contre sa cliente. A l’en croire, Maguette Mbaye ne doit s’en prendre qu’à elle même. Si elle a porté plainte et réclamé le remboursement de la somme de 5 millions à sa cliente, c’est parce qu’elle doit cette même somme aux fournisseurs, indique Me Benoît. Or, ajoute-t-il, rien dans le dossier, ne permet de dire qui est la véritable responsable du manquant. Le conseil de la défense se dit d’autant plus soulagé que même le procureur général a reconnu sa difficulté à établir la vraie coupable. Dès lors, le délit ne peut être imputable à sa cliente, selon lui. D’où la nécessité de la relaxer sans peine, ni dépens.
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