NETTALI.NET - 10 ans de prison ferme. C’est la peine requise par le Procureur à l’encontre de Moussa Diallo (28 ans) et Racine Diongue (45 ans). Ces derniers ont comparu ce mercredi 16 avril, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont accusés d’avoir enlevé, séquestré puis violé durant trois (3) ans Nd. S. Kane, une fille âgée de 14 ans.
Les faits remontent en 2006. A l’époque, Nd. S. Kane avait 11 ans et était en classe de CMI. Et il résulte des déclarations contenues dans le procès verbal, qu’en 2006, la victime revenant de l’école, avait été interceptée par Moussa Diallo qui l’avait conduit chez lui à Guédiawaye.
D’après la victime, lorsqu’elle est arrivée chez le sieur Diallo, ce dernier l’a violé puis l’a séquestrée durant un mois. La fille a aussi fait savoir aux policiers qu’un jour, elle s’était mise à hurler et avait fini par alerter les voisins du prévenu.
Selon toujours ses déclarations contenues dans le document de la police, son présumé « séquestreur » l’a ensuite transférée dans un champ situé au niveau des filaos de Guédiawaye. Et la partie civile d’ajouter tous les jours que Moussa Diallo venait abuser d’elle dans ce champ géré par Racine Diongue.
Pendant ce temps, la mère recherchait sa fille et ne l’a retrouvée qu’au bout d’une année. Une retrouvaille qui sera de courte durée. Car, Nd. S. Kane, que sa mère avait un jour envoyée acheter du charbon, n’était pas revenue.
A l’en croire, elle a été une nouvelle fois enlevé par le sieur Diallo. Un enlèvement qui aura duré deux ans. Deux années durant lesquelles, l’élève n’a plus fait les bancs, mais le trottoir.
A cet effet, elle a raconté qu’elle est d’abord tombée sur une prostituée du nom de Bijou qui lui trouvait des partenaires moyennant 1000 francs Cfa. La deuxième belle de nuit sur qui elle était tombée, se nomme Thioro et elle vivait avec elle. Toutefois, elle fait savoir qu’elle a dû quitter cette dame. Car, le concubin de cette dernière voulait la violer. Alors, c’est ainsi qu’elle est retournée auprès de Moussa Diallo jusqu’à l’arrestation de ce dernier et de son ami Racine Diongue.
Tous les deux ont été interpellés suite à une stratégie mise en place par l’assistante de l’Ong Grave. A ce propos, l’enquête révèle que Mme Kébé, s’étant fait passer pour une prostituée et amie de Nd. S. Kane s’est présenté auprès de Racine Diongue. Et à l’en croire, ce dernier lui a expliqué qu’en dehors de ses revenus générés par ses activés champêtres, il gagnait de l’argent puisque son champ lui servait d’hôtel de passe. Chaque couple lui versait 1000 francs.
Si à la police le sieur Diongue aurait avoué avoir permis à Moussa Diallo d’abuser de la partie civile, devant la barre, il a nié tout comme son co-prévenu, poursuivi pour auteur principal des faits. Ils ont soutenus être étrangers aux faits d’enlèvement, de séquestration et de viol qui leurs sont reprochés. Leurs dénégations n’ont pas empêché à l’avocat de la partie civile de réclamer la somme de 20 millions en guise de réparation. Pour sa part, le parquet a requis une peine de 10 ans ferme. Toutefois, le substitut du Procureur a demandé que le délit d’enlèvement soit écarté. Il a sollicité du tribunal une requalification des faits de viol, en viol sur mineure de moins de 13 ans. Car, à l’époque la plaignante était âgée de 11ans.
Quant à la défense, elle a plaidé la relaxe pure et simple. Me Youssoupha Camara qui a laissé entendre que le procès verbal dressé contre ses clients est un « montage », a soutenu qu’il n’existe pas d’élément matériel. Même s’il a reconnu que Moussa Diallo n’a pas dit toute la vérité, il a invité au tribunal de ne pas prendre pour parole d’Evangile les déclarations de la partie civile. Selon lui, cette dernière est une prostituée et un mythomane.
Le verdict de cette affaire sera connu le mercredi prochain, 22 avril 2009.
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