Ceux qui avaient déjà commencé à taper des mains pensant que les accusations de Aminata Sylla, portées contre le Principal Ababacar Niang, étaient cousues de fil blanc, peuvent depuis, hier, mercredi 23 août, commencer à se faire des nœuds dans le cerveau. En effet, au cours de l’audition devant le juge d’instruction du troisième cabinet, qui a duré de 10 h à 17 h, la victime Aminata Sylla a fourni des éléments accablants contre le fonctionnaire le plus haut gradé de l’administration pénitentiaire. Le procès, qui pourrait être programmé après les vacances judiciaires, sera riche en révélations fracassantes.
Le principal, Ababacar Niang, ancien régisseur de Rebeuss, qui séjourne depuis le vendredi 30 juin au cap Manuel, pour les deux inculpations d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration avec menace de mort, et qui risque une peine d’assises, n’est pas du tout sorti de l’auberge. Et ce ne sera manifestement pas les déclarations tenues par la présumée victime Aminata Sylla, qui faisait face hier au juge d’instruction du troisième cabinet, qui vont le tirer d’affaire. Et pour cause, d’après une source au fait du dossier, le fait que la première audition au fond, ait duré 6 heures, est un bon signe pour Aminata Sylla, qui a été constante dans ses déclarations depuis l’enquête préliminaire, jusqu’à ce stade de la procédure. Aminata Sylla, qui a sauté du deuxième étage d’un immeuble de l’administration pénitentiaire, pour, a-t-elle dit, échapper aux affres du Principal Ababacar Niang, se déplace en béquilles depuis sa sortie de l’hôpital Principal. Mâchoire et bassin brisés, elle a perdu 4 dents, mais « a un moral d’acier », selon un de ses proches. « Elle est toujours consciente et sait parfaitement ce qu’elle dit. Elle se plaint souvent de douleur à la tête mais avec l’aide de Dieu et grâce à l’assistance médicale, elle se porte vraiment mieux », ajoute son proche. Pour ce qui est de l’aspect judiciaire, notre source préfère faire confiance à la justice et espère qu’elle sera rendue. A propos de ses études, l’étudiante en deuxième année de droit, qui a 21 ans, mariée, va devoir observer une pause forcée.
Dans cette affaire qui met en scène un homme de 51 ans, 3 épouses, père d’une vingtaine d’enfants et une jeune étudiante, plusieurs versions ont été données de part et d’autre. Mais, à en croire une source au fait du dossier, les gendarmes qui ont mené l’enquête ont fait un travail remarquable. « Ils ont posé à Ababacar Niang toutes sortes de questions et je vous assure, que contrairement à ce qu’on a laissé entendre, le bonhomme est loin d’être blanc comme neige. Figurez-vous que dans son bureau on a même découvert un matelas et des préservatifs », croit savoir une source. Dès l’éclatement de l’affaire, poursuit un autre interlocuteur, la politique de défense de Ababacar Niang a été de jeter le discrédit sur la victime Aminata Niang, avec qui il aurait entretenu des relations intimes : « c’est archi faux », crie presque notre source. « Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. On comprend que certaines personnes soient mal à l’aise dans ce dossier, mais nous ne doutons pas une minute de la constance et de la véracité des faits ».
Après l’audition de Ababacar Niang et de Aminata Sylla, ce sera dans les prochains jours, aux témoins d’être auditionnés. Ce qui risque de faire programmer le procès au retour des vacances judiciaires, probablement en novembre. Mais déjà, au vu des deux chefs d’inculpation, le suspect risque pour l’attentat à la pudeur avec violence, 5 à 10 ans de prison. Concernant la séquestration avec menaces de mort, les travaux forcés à perpétuité sont prévus par le code de procédure pénale.
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