Ils étaient plus d'une dizaine de handicapés physiques à répondre présents à la barre du tribunal correctionnel départemental. Tous âgés entre vingt-six et trente ans. Ils avaient fait l’objet d'arrestations pour s’être adonnés à la mendicité, qui est punie par la loi. Au délibéré, lcs personnes démunies ont été relaxées purement et simplement. Ibra Dia, Mbacké Ngom et suite ont été appréhendés le dix février dernier dans différentes rues et artères de Dakar par les forces de l'ordre pour délit de mendicité. Déférés au parquet, ils avaient bénéficié d’une liberté provisoire.
Ils ont comparu à la barre du tribunal correctionnel départemental le 17 février, pour répondre des faits qui leur sont reprochés. A l'interrogatoire, le président leur apprendra que la mendicité constitue une activité interdite par la loi. Ces personnes démunies ne sont pas en mesure de travailler ; mieux, elles ne sont pas, non plus, assistées par leurs familles. La seule activité qu'elles peuvent pratiquer reste celle consistant à tendre la main à autrui. En répondant aux questions des magistrats, les prévenus soutiendront : « Vous voyez bien que nous ne pouvons pas nous tenir débout. Nos membres supérieurs sont paralysés, nous ne sommes pas du tout en mesure de rendre des services à notre société, on est devenu un fardeau", ont déclaré les prévenus. « Vous comprenez que la loi a interdit la mendicité au Sénégal, notamment dans la capitale », leur rappelle le président. Le représentant du ministère public a demandé l'application de la loi. Me Amadou Aly Kane, qui se trouvait dans la salle, s'est constitué séance tenante pour défendre les handicapés physiques : « Comme ils n'ont pas d'avocat, je les défends », dira l'avocat. Me Kane fera appel au dispositif de l'article 245 du code de procédure pénale, qui n'a ni permis ni interdit la mendicité. « Pour celà, je demande au tribunal de traiter ces handicapés physiques humainement ». Au délibéré les prévenus ont été relaxés purement.
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