Une affaire d’enlèvement de femmes défraye, depuis quelques jours, la chronique à Diourbel. Deux femmes mariées ont été enlevées par un charlatan dans des conditions pas clairement élucidées jusqu’ici. Et la torpeur continue de gagner toujours les populations qui cohabitaient avec les deux dames enlevées par le charlatan qu’on accuse, par ailleurs, d’envoûtement.
La ville de Diourbel s’est réveillée dans la torpeur, dimanche dernier, avec la disparition de Dioufa Mbaye et Mously Guèye, toutes deux habitantes de Keur Cheikh.
La première nommée, 50 ans, mère de 7 enfants et domiciliée avec son mari au quartier Keur Cheikh, avait jugé nécessaire, étant donné que sa maison disposait de beaucoup d’espace, de mettre une de ses chambres en location à un charlatan du nom de Khadim Kâ, âgé de 35 ans. Hospitalité sénégalaise oblige, la bonne-dame avait l’habitude de bien s’occuper du charlatan en lui donnant à manger.
Le mari de la dame, Mbaye Mboup, jaloux de l’attention que portait sa femme à l’endroit de leur locataire, avait décidé de se débarrasser de ce dernier en lui interdisant l’accès à son domicile.
Deux jours après, la dame Djoufa recommande M. Kâ à sa famille, qui habite au quartier Keur Gou Mack, de l’héberger, le temps de lui trouver un logement.
Le lundi 7 novembre dernier à 4 heures du matin, Djoufa prend ses bagages, son enfant de 5 ans sur le dos et s’apprête à quitter son foyer, prétextant qu’elle va faire le linge chez sa mère. Arrivée sur les lieux, elle s’évapore dans la nature avec le charlatan.
La deuxième femme, Mously Guèye, a été enlevée, mercredi 9 novembre dernier, par le même Khadim Kâ, qui l’avait menacée, à cause du fait que cette dame, venue en consultation chez le marabout, avait refusé les avances de ce dernier en l’insultant, au vu et au su de tous. Humilié par la dame, Khadim Kâ avait juré de prendre sa revanche, en lui réservant le même sort qu’elle lui a fait subir.
Une semaine après leur accrochage, Mously attend la nuit pour venir voir le charlatan qui, par la suite, aurait ameuté le quartier pour leur dire que Mously trompe son mari. Et lui, prétextant une fausse morale ne peut pas faire une chose pareille, car, selon lui, le Coran l’interdit au croyant. Sur ce, la dame a rebroussé chemin, sous les huées des voisins, qui eux n’avaient pas compris que la dame était envoûtée par le charlatan.
Arrivée chez elle, Mme Guèye revient vers 2 heures du matin chez le charlatan. Depuis lors, sa famille n’a plus de nouvelle d’elle.
Les familles de ces deux dames sont sous le choc et ne savent pas où donner de la tête pour commencer les recherches.
Cependant, les diourbellois se posent deux questions essentielles au sujet de cette énigme : «Pourquoi le jeune charlatan enlève-t-il des femmes qui ont l’âge de sa mère ?» et, «comment a-t-il fait pour revenir dans le quartier sans être vu et emporter Mously avec lui ?»
En attendant, les riverains du quartier Keur Cheikh vivent dans la stupeur de voir encore l’une d’entre elles disparaître une fois de plus, laissant derrière elle époux et enfants.
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