Des plaintes ont été déposées au commissariat de Guédiawaye, à la brigade de recherches de Faidherbe et au parquet de Dakar contre Pape Moctar Ndiaye. Selon le collectif des jeunes qui en sont les auteurs, l’ex-maire socialiste leur avait dit qu’il a ami au ministère de l’Intérieur. Et que ce dernier avait mis à sa disposition un lot de visa pour l’Espagne.
Avançant qu’il voulait aider ces jeunes, M. Ndiaye leur a demandé chacun 500.000 francs Cfa en contrepartie du sésame. Sommes que les jeunes ont versé. Les plaignants affirment que pour les ferrer, Pape Moctar Ndiaye les a conduits au ministère de l’Intérieur dans le bureau du brigadier-chef, Médoune Mbengue. Une fois sur place, il les a laissés à la salle d’attente du ministère, pour entrer dans le bureau du policier. À sa sortie, M. Ndiaye leur a dit que c’est le policier qui gérait les visas et que tout sera fini sous peu. Les jeunes se sont rendus ensuite à plusieurs reprises au ministère de l’Intérieur pour voir l’état d’avancement de leur dossier.
Las d’attendre, ils ont déposé une plainte. Pape Moctar Ndiaye a alors donné un chèque «Bank of africa» de 1.500.000 francs à l’ordre de Mame Médoune Diagne, l’un des plaignants. Mais le chèque est revenu impayé, car le compte a été clôturé depuis septembre 2007. Ce qui poussa les jeunes à déposer une autre plainte à la brigade de recherche de la gendarmerie de l’avenue Faidherbe et au parquet de Dakar.
Convoqué à la gendarmerie et à la police, l’ex-maire socialiste a pris des engagements et a commencé à payer les plaignants. Il reste devoir encore des sommes d’argent. Joint au téléphone, hier, le brigadier Médoune Mbengue a soutenu qu’il n’est en rien mêlé à cette histoire. Il connaît Pape Moctar Ndiaye pour avoir servi pendant 18 ans à Guédiawaye. Et c’est dans ce cadre que l’ex-maire socialiste venait à son bureau. «Parfois, il venait avec des gens qu’il présentait comme son ami, mais jamais je n’ai été témoin d’une remise d’argent et jamais on ne m’a remis un centime».
Contacté à son tour pour recueillir sa version des faits, Pape Moctar Ndiaye s’est déplacé jusqu’à la rédaction. Selon lui, son ami haut placé au ministère de l’Intérieur devait donner des autorisations de sortie à des jeunes pour aller travailler en Espagne. « Pour soutenir ces jeunes, je les ai aidés à constituer des dossiers. Ils m’ont remis chacun 500.000 francs, mais c’était pour que je leur confectionne des passeports, leur trouve des casiers judiciaires et des certificats de bonne vie et mœurs. Le reste de l’argent devait servir à leur transport et, éventuellement, pour leurs billets. Mais malheureusement, au moment où l’affaire devait être concrétisée, tout a été annulé lors du changement de ministre à l’Intérieur. Les jeunes se sont alors retournés contre moi pour réclamer leur agent. Je voulais les aider. Mon seul tort, c’est d’avoir encaissé leur argent et d’avoir été trop confiant quant à l’issue de cette affaire», dit M. Ndiaye
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