Le procureur n’a pas requis de peine, mais a demandé que le tribunal entre en voie de condamnation. Le sort de Khalil Camara, Mamadou Moustapha Diaw, Moussa Faye et Babacar Ndour est ainsi entre les mains du juge, qui se prononcera le 26 avril prochain. Ils sont accusés de faux et usage de faux en écriture privée, d’escroquerie, de complicité d’escroquerie et d’émission de chèque sans provisions. Par leurs manœuvres, ils ont fait perdre aux vendeurs de téléphones portables Thierno Tall et Matar Diaw respectivement 735 mille et 1,5 millions de francs Cfa. Le premier leur a fourni 5 téléphones et le second 7 portables de luxe.
A la barre, Khalil Camara, un émigré d’Italie prétend qu’il n’a fait que remplir un chèque sur la demande de Mamadou Moustapha Diaw, analphabète. Depuis l’enquête préliminaire jusqu’à sa présentation devant le juge, il a toujours déclaré n’avoir pas signé de chèques. Cet avis n’est pas partagé par Thierno Tall le vendeur de portables et d’accessoires sis aux Almadies. Selon lui, Khalil a demandé à M. Diaw qu’il a présenté comme son chauffeur de lui ramener son sac d’où «il a sorti un chéquier qu’il a rempli et signé». Cependant, la marchandise a été remise, plus tard, à Moustapha Diaw qui lui a rapporté le chèque, a-t-il ajouté. Un détail que Me Padonou, conseil de Khalil, a saisi pour innocenter son client. «Lorsque Khalil a su que le chèque qu’il a rempli portait le nom de Moussa Faye, il a prié Moustapha de partir. Celui-ci a su récupérer le chèque puisqu’il était dans le même véhicule que Khalil avait l’habitude de le lui prêter. Ainsi à son insu, il est revenu chez le vendeur pour prendre les portables.» C’est pourquoi, il a plaidé la relaxe pure et simple de son client qui «n’a pas profité ni des portables, ni de la valeur des portables».
S’agissant de Moustapha Diaw, accusé de faux et usage de faux et d’escroquerie, le parquet soutient qu’il a l’habitude de soustraire frauduleusement de la marchandise d’autrui avec des chèques en bois. Le ministère public ajoute qu’il faisait tout pour être accompagné. Ce qui fut le cas avec Khalil Camara, son ami fraîchement arrivé d’Italie. Evidemment, le mis en cause a nié toute implication : «Je n’ai pas touché, ni rempli ni signé de chèques.» La même trompette est embouchée par Moussa Faye, auteur présumé des chèques mis en cause. Mais, il déclare que son chéquier s’est perdu et qu’il l’a signalé à son banquier. Une pilule qu’a du mal à avaler le parquet : «Votre banquier vous a appelé pour vous dire que votre signature a eu une évolution. Et si, comme vous dites, vous l’aviez prévenu, il aurait pu faire neutraliser le porteur.» Son avocat plaide la relaxe, car «il n’existe aucune preuve». Babacar Ndour prévenu de faux et usage de faux en document administratif, serait le propriétaire des passeports trouvés dans le véhicule de Khalil Camara. Toutefois, parmi les prévenus, le représentant de la société constate qu’il est celui dont le dossier est moins fourni dans cette affaire. D’ailleurs, dans l’interrogatoire d’audience, il avait signalé qu’il était au mauvais endroit au mauvais moment pour signifier au juge son innocence. Son avocat, à l’instar des autres, a demandé la relaxe de son client.
Les parties civiles, Thierno Tall et Matar Diaw, ont demandé le remboursement de la valeur des portables à savoir 750 mille et 1,5 millions francs Cfa.
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